L’initiative sur les soins infirmiers a été adoptée en novembre 2021 avec plus de 60 % des voix. Elle oblige la Confédération et les cantons à garantir un personnel soignant suffisant et à améliorer durablement les conditions de travail dans le secteur des soins infirmiers. Cependant, ces améliorations ne sont pour l’instant guère perceptibles.
La deuxième étape de la mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers critiquée
Une offensive en matière de formation a certes été lancée dans le cadre de la première étape de la mise en œuvre. De plus, les soignant-es peuvent désormais facturer certaines prestations directement aux assurances sociales sans ordonnance de la part d’un-e médecin. La Confédération a également annoncé un programme de soutien de 8 millions de francs pour promouvoir des projets dans le domaine des soins médicaux de base.
Selon le SSP, la proposition pour la deuxième étape, qui sera débattue par le Conseil national en décembre, manque toutefois d’éléments essentiels. La proposition du Conseil fédéral ne contient aucune prescription minimale concernant le nombre de postes à pourvoir. Le syndicat critique également les dispositions « insuffisantes et en partie contre-productives » visant à améliorer les conditions de travail. De plus, le financement des mesures serait « totalement flou ». Enfin, les déficits de financement actuels des établissements de santé ne seraient pas comblés.
De nombreux hôpitaux et maisons de retraite continuent de faire face à une pénurie chronique de personnel, à une forte rotation et à une surcharge de travail. Les personnels de soins font état de services excessivement longs, de changements de dernière minute dans leurs affectations et d’une responsabilité croissante, sans hausses de salaire. Cela met en danger la santé des patient-es et celle des professionnel-les.
Des mesures concrètes plutôt qu’une reconnaissance symbolique
Avec cette manifestation, les organisateur-trices demandent au Conseil fédéral de mettre enfin en œuvre la deuxième étape de l’initiative. Selon l’alliance, cela implique une réglementation contraignante sur l’aménagement du temps de travail, un personnel suffisant dans tous les domaines et un financement garanti qui tienne compte des besoins de la population et des professionnels de la santé.
Selon le SSP, le personnel de santé subit depuis des années une forte pression en matière de profits et d’économies. La Confédération ne doit plus se décharger de sa responsabilité sur les cantons et les institutions. Au lieu d’une reconnaissance symbolique, des mesures politiques concrètes sont nécessaires pour rendre la profession de soignant-e à nouveau attractive.
L’alliance du personnel de santé, qui appelle à une manifestation des soins le 22 novembre 2025, est composée du SSP, de l’ASI, d’Unia, de Syna, de l’ASMAC, du SCIV, de l’OCST, de l’Union syndicale suisse (USS) et de Travail.Suisse. La manifestation débutera à 14h00 sur la Place fédérale à Berne.




