Biodiversité : l’UE va de l’avant

Le Conseil de l’Union européenne a adopté le premier règlement sur la restauration de la nature en Europe. En effet, la destruction croissante des habitats entraîne la disparition de plus en plus d’espèces animales. Parmi elles, des espèces comme les abeilles ou les bourdons, qui pollinisent les plantes utiles et sauvages. Elles sont donc un élément indispensable de la production alimentaire.

Ein Schmetterling fliegt eine Wiesensalbei auf einer Magerwiese an, am Sonntag, 7. Juli 2024, in Uetendorf. (KEYSTONE/Peter Schneider)

Seuls 15 % environ des habitats naturels de l’Union européenne sont en bon état. Le reste est menacé ou déjà fortement endommagé. Les rivières, les lacs, les marais et les sols s’assèchent. L’écosystème forestier est menacé. La crise climatique provoquée par l’espèce humaine entraîne des vagues de chaleur extrêmes, des périodes de sécheresse et des inondations après de fortes pluies. Les habitats ainsi détruits d’innombrables espèces animales et végétales menacent notamment notre approvisionnement alimentaire.

La disparition des insectes menace l’approvisionnement alimentaire

En Europe, quatre plantes utiles et sauvages sur cinq sont pollinisées par des insectes. Les abeilles, les bourdons et les moustiques contribuent donc directement à la production alimentaire. Sans pollinisation, il n’y a pas de fruits ni de légumes – c’est donc aussi un enjeu économique. C’est aussi pour cette raison qu’il faut mettre un terme à l’extinction des espèces.

Avec la loi sur la restauration de la nature, l’’UE veut non seulement sauver la diversité de la faune et de la flore, mais aussi restaurer la capacité de résistance des habitats endommagés – ceci face aux vagues de chaleur, aux périodes de sécheresse, aux inondations et aux autres effets négatifs de la crise climatique.

Les conservateurs voulaient bloquer la loi

Après des années de négociations, les ministres de l’environnement de l’UE se sont mis-es d’accord sur un projet de loi. Mais au dernier moment, le Parti populaire européen (PPE) a retiré son accord, arguant que si moins de terres pouvaient être utilisées pour l’agriculture, il faudrait importer plus de denrées alimentaires. Ce n’est pourtant pas exact : la loi ne doit en effet pas ouvrir de nouvelles zones protégées, mais seulement restaurer celles qui ont été détruites ou endommagées. L’expropriation de terres agricoles est explicitement exclue de la loi.

Le Parlement européen a toutefois ensuite approuvé la proposition de loi par 336 voix pour, 300 contre et 13 abstentions. Entre-temps, le premier règlement sur la restauration de la nature a été formellement adopté. L’objectif est de prendre des mesures pour qu’au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’UE soient restaurées d’ici 2030 et que tous les écosystèmes dégradés le soient d’ici 2050. Pour la mise en œuvre, des objectifs et des engagements concrets juridiquement contraignants sont désormais fixés, par exemple par des mesures visant à inverser le déclin des populations de pollinisateurs d’ici 2030 au plus tard.

Les
  1. Restaurer au moins 25 000 kilomètres de rivières à écoulement libre d’ici 2030 : seuls 40 % des eaux européennes sont en bon état. L’’griculture non durable, l’hydroélectricité, les barrages et la navigation sont considérés comme les principales pressions.
  2. Protéger et restaurer la biodiversité des forêts, avec la plantation d’au moins trois milliards d’arbres supplémentaires au niveau de l’Union d’ici 2030 : environ 80 à 90 % de toutes les espèces animales et végétales terrestres du monde vivent dans les forêts. La forêt est donc l’écosystème présentant la plus grande biodiversité. De plus, elle stocke le CO₂ et purifie l’air que nous respirons.
  3. Inverser le déclin des populations de pollinisateurs d’ici 2030 : les abeilles et les papillons sont parmi les animaux qui pollinisent le plus les plantes destinées à la production alimentaire. Une espèce d’abeilles et de papillons sur trois est une espèce en déclin et menacée. Une sur dix est au bord de l’extinction.
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Le Conseil des États met en péril les bases de la vie

En Suisse aussi, la diversité des espèces doit être mieux protégée, si l’on en croit les initiant-es de l’initiative sur la biodiversité. Ces personnes veulent ancrer une protection accrue de la biodiversité dans la Constitution fédérale. Plus de surfaces ainsi que des moyens financiers supplémentaires doivent être mis à disposition pour la biodiversité. Après l’échec du contre-projet du Conseil fédéral l’hiver dernier au Conseil des États, l’initiative sera soumise au vote le 22 septembre.

Une partie de cet article provient de kontrast.at

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