Prévisions erronées : la hausse de l’âge de la retraite des femmes validée

Le Tribunal fédéral a tranché : la votation sur l’augmentation de l'âge de la retraite des femmes est valide, et ce malgré les prévisions erronées concernant le financement de l’AVS. Les recourant-es se disent déçu-es.

(KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

L’AVS ne se porte pas aussi mal qu’on le prétendait avant la votation sur le relèvement de l’âge de la retraite des femmes (AVS21). C’est ce qu’a révélé l’Office fédéral des assurances sociales dans une annonce fracassante au début du mois d’août 2024. Les Femmes socialistes et les Vert-e-s ont alors saisi le Tribunal fédéral, estimant que la votation devrait être annulée en raison des chiffres erronés. Le Tribunal fédéral a décidé aujourd’hui de ne pas annuler la votation pour des raisons de sécurité juridique. Les femmes en Suisse devront donc définitivement travailler jusqu’à 65 ans, malgré les fortes inégalités dont elles sont encore victimes.

La votation sur AVS21 à l’automne 2022 a été très serrée, avec seulement 50,5 % de oui. Le sondage postélectoral a montré que les femmes avaient massivement rejeté le projet. Ce résultat n’est pas surprenant : les femmes continuent de percevoir des rentes nettement inférieures à celles des hommes. Elles sont donc beaucoup plus exposées au risque de pauvreté à la retraite.

Malgré cela, les femmes ont été mises en minorité par les hommes lors du vote. Pour ces derniers, l’argument financier a pris le dessus.

Le financement de l’AVS, argument principal des partisans

L’argument du financement a également dominé dans les médias : entre l’automne 2017 et la votation de septembre 2022, ce sujet a été abordé bien plus fréquemment que des questions comme la suffisance des rentes AVS pour vivre ou la pauvreté des femmes âgées. C’est ce que révèle une étude publiée en 2023. L’auteur de l’étude, Marco Jeanmaire, tire la conclusion suivante : « Si les médias avaient offert une représentation plus équilibrée entre les genres, le débat sur l’AVS aurait été moins centré sur le financement. Compte tenu du résultat serré, la votation sur AVS21 en septembre 2022 aurait probablement donné un autre verdict ». Les chiffres erronés de l’Office fédéral des assurances sociales ont vraisemblablement amplifié cet effet.

Les recourant-es partagent cette analyse. Le PS Suisse écrit dans un communiqué que le résultat de la votation aurait été différent si les prévisions avaient été exactes. Le parti accepte la décision du Tribunal fédéral, mais exige que la majorité de droite au Parlement prenne des mesures pour garantir des rentes plus élevées, en particulier pour les femmes.


2 Commentaires

  1. Votation AVS21 : Un résultat biaisé et injuste

    La récente décision du Tribunal fédéral concernant la votation sur le relèvement de l’âge de la retraite des femmes (AVS21) soulève de profondes inquiétudes quant à l’équité et à la transparence dans le processus démocratique. Il est inacceptable que les chiffres erronés fournis par l’Office fédéral des assurances sociales aient pu influencer le résultat final, faisant ainsi perdurer des inégalités structurelles au sein de notre société.

    1. L’inexactitude des données : L’annonce de l’Office fédéral en août 2024 montre que les affirmations concernant l’état de la caisse de l’AVS étaient sans fondement. Cela nous amène à questionner la fiabilité des informations utilisées pour appuyer des décisions aussi cruciales. Il est impératif que les citoyen-ne-s puissent voter sur des bases factuelles et précises.

    2. Inégalités persistantes : La décision de forcer les femmes à travailler jusqu’à 65 ans, alors qu’elles continuent de percevoir des rentes significativement inférieures à celles des hommes, n’est pas seulement une question financière, c’est avant tout une question de justice sociale. Cette nouvelle obligation renforce les inégalités déjà criantes et fait fi des difficultés particulières auxquelles les femmes font face sur le marché du travail et à la retraite.

    3. Un débat déséquilibré : Les médias ont été partiellement responsables en plaçant l’accent sur les enjeux financiers tout en minimisant les véritables préoccupations des femmes, telles que la pauvreté à la retraite et l’insuffisance des rentes. Cet écart dans la couverture médiatique a sans doute influencé l’opinion publique et rendu difficile une compréhension nuancée des enjeux en jeu.

    4. Appel à la responsabilité politique : Les partis politiques, en particulier la majorité de droite au Parlement, ne se contentent pas d’accepter le verdict du Tribunal fédéral. Ils doivent agir proactivement pour corriger ces inégalités et veiller à ce que les femmes bénéficient de rentes équitables.

    Par conséquent nous devons :
    porter une plainte auprès des instances compétentes, en soulignant les erreurs dans le processus électoral et l’impact des données erronées sur le résultat.
    – Exiger une enquête sur l’influence des médias dans le déroulement de cette votation, afin de garantir un débat public équilibré à l’avenir.
    – Mobiliser les mouvements féministes et sociaux en faveur de l’égalité des sexes dans le cadre des rentes, pour faire pression sur les décideurs politiques.

    Nous avons le devoir de défendre une société juste et équitable. Les femmes de Suisse méritent mieux que ce qui leur a été imposé par cette votation. Engageons-nous ensemble pour faire entendre leurs voix et rectifier cette injustice.

    Nous restons ouverte à la discussion.

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