Ces pays ont décidé d’imposer des sanctions à Israël

De plus en plus d’États imposent des sanctions afin de faire pression sur Israël. Les ministres extrémistes, les colons radicaux et les organisations israéliennes sont visés. En effet, de nombreux expert-es concluent qu’Israël commet un génocide à Gaza.

Benjamin Nétanyahou
Image : keystone/Abir Sultan/Pool Photo via AP

À la mi-juillet, une douzaine de pays, dont la Colombie, l’Afrique du Sud et la Malaisie, ont décidé de prendre d’importantes mesures. Ils veulent empêcher que des armes, du matériel militaire ou des biens dits à double usage ne parviennent à Israël. Les porte-conteneurs susceptibles de transporter de telles marchandises se verront refuser l’accès à leurs ports. En outre, les marchés publics seront suspendus s’ils soutiennent la politique d’occupation radicale d’Israël.

Pression politique grâce aux sanctions

Les sanctions sont un moyen éprouvé d’exercer une pression économique et politique ciblée. Dans les années 1980, elles ont contribué à mettre fin au régime d’apartheid en Afrique du Sud, même si elles n’ont pas été le seul facteur déterminant. Depuis l’attaque russe contre l’Ukraine, de nombreux États ont renforcé leur politique de sanctions afin d’affaiblir économiquement Moscou et de l’isoler sur la scène internationale.

La Suisse, en revanche, se montre hésitante : dans les années 1980, elle a renoncé à prendre des sanctions contre l’Afrique du Sud, et lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, le président de la Confédération et ministre des Affaires étrangères de l’époque, Ignazio Cassis, n’a rejoint les mesures de l’UE qu’avec retard.

Des groupes de colons détruisent des livraisons d’aide humanitaire

En juin 2025, le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont sanctionné deux ministres israéliens. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Police Itamar Ben-Gvir avaient appelé à la violence et approuvé de graves violations des droits humains à Gaza.

L’Union européenne a également réagi à plusieurs reprises, notamment en prenant des sanctions contre des groupes de colons dont les membres bloquaient l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza. Ces mesures vont du gel des avoirs à l’interdiction d’entrée sur le territoire. Avant le mandat de Donald Trump, le gouvernement américain avait également pris des mesures contre ces personnes.

Le conseiller fédéral Cassis continue sur la voie de l’inaction

Le gouvernement suisse reste toutefois réticent. Il s’abstient de critiquer directement Israël ou de reprendre les sanctions de l’UE. Mais la pression sur Cassis continue de s’intensifier : une trentaine de professeur-es de droit international ont récemment reproché au Conseil fédéral son inaction. D’anciens conseiller-ères fédéraux-ales tel-elles que Ruth Dreifuss, Micheline Calmy-Rey et Joseph Deiss ont également appelé à une position plus claire.

S’ajoute à cela le mécontentement grandissant de la population. Un appel lancé par le PS Suisse contre la passivité de la Suisse face au génocide présumé à Gaza a par exemple rapidement recueilli plus de 130 000 signatures.


15 Commentaires

  1. Monsieur Cassis représente les Suisses qui soutiennent Israël! Alors par leur soutien ils sont complices du Génocide perpétré à Gaza !
    Merci aux peuple Suisse qui ose défendre le droit humanitaire et exige le respect des lois et des citoyens qui œuvres pour une paix pour ces 2 peuples !

  2. Les sanctions prises jusqu’à ce jour sont superficielles. Les ministres israéliens et les colons racistes ne sont touchés que par des mesures qu’ils peuvent ignorer et qui sont sans effet sur leurs décisions et actions.
    C’est Israël, en tant qu’Etat gouverné par des fascistes génocidaires qu’il faut mettre sous sanction économique comme l’a été jadis l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid.
    Tout le reste n’est que blabla politique.

  3. prendre une première mesure importante contre génocide et condamnation à mourir de faim : envoyer 1’000 camions de nourriture et de moyens de logement provisoire de la part des pays opposés à la politique folle du gouvernement israélien et approuvée par sa majorité.

    Ces camions, annoncés mondialement, doivent être accompagnés de 5’000 soldats armés pour se défendre contre toute attaque israélienne.

    Israel n’osera pas déclencher une guerre mondiale étant donné la haine et le mépris générés durablement par son attitude dans le monde entier.

  4. Pendant que le gouvernement des USA impose des sanctions contre des magistrats de la Cour Internationale car ceux-ci se seraient permis d’exprimer quelque retenue à l’encontre des agissements israéliens, M. Cassis n’arrive pas à se décider malgré l’avis majoritaire des Suisses et Suissesses.
    Et tout cela d’intervenir après des tentatives suisses de petite envergure d’amadouer les USA, sans aucune garantie de succès, par de couteux “déménagements”, d’achats très discutables des F35 et ceci sans compter avec ces drônes importés d’un pays accusé de génocide.
    Je suis aujourd’hui terriblement gêné de porter ma nationalité, d’abord face au peuple de Palestine, mais aussi face à toutes les nations qui elles, manifestent haut et fort contre l’ingérence du couple israélo américain.
    M. Cassis est une homme intelligent mais son intelligence est au service d’un opportunisme fâcheux qu’il à récemment reconfirmé en face de l’Italie cette semaine à Berne.
    Affligeant…

  5. Je vous félicite et vous encourage à maintenir la pression sur le conseil fédéral et plus précisément sur Mr Cassis.

    Merci pour votre travail et engagement.

  6. Merci pour vos actions jusqu’à maintenant, n’hésitez pas à crier encore plus fort aux oreilles de nos dirigeants, leur passivité et leur attentisme sont inacceptables et désespérantes.

  7. Pauvre Suisse, sans coeur, sans tête, face au génocide… c’est un peu comme si elle était elle-même génocidée !?
    Merci pour votre combat.

  8. Tous les arguments avancés pour condamner sévèrement l’Etat hébreu et son “gouvernement” ultra orthodoxe radical extrémiste – avec netanyahu et sa clique – sont pleinement et absolument JUSTIFIÉS !!! Les horreurs commises dans la bande de Gaza ainsi que les colonies sauvages ILLÉGALES en Cisjordanie sont IMPARDONNABLES !!! L’inaction d’Ignazio Cassis est donc non seulement honteuse mais scandaleuse !!!

  9. Comme tant d’autres suisses, je souhaite un gouvernement beaucoup plus courageux et généreux.
    Et une aide humanitaire à Gaza, par parachutes, vous n’y avez pas songé non plus ?
    Vous êtes vraiment trop égoïstes !
    J’ai honte de mon gouvernement.

  10. La Suisse par tradition, loupe tjs le bon wagon par sa lenteur. L’Afrique du sud a vaincu l’apartheid, l’Ukraine, la Palestine vaincront leurs occupants envahisseurs criminels génocidaires.
    Pauvres helvètes que nous sommes, nous assistons passivement a ce génocide qui dure depuis 77 ans. Mais que pouvons faire???
    M. Cassis et tout le conseil fédéral, SVP prenez vos responsabilités, sortez de votre léthargie et agissez.
    Merci a tous ceux qui se mobilisent pour que ces atrocités pires que le 2ème guerre mondiale trouvent son épilogue. Paix et liberté

  11. La Suisse, pays reconnu pour sa générosité, son humanisme et son rôle pacifique, ne s’est jamais illustrée par l’indifférence face aux grandes tragédies du monde. Pourtant, face au drame vécu depuis 1948 par le peuple Palestinien, spolié et chassé de ses terres, la prudence excessive de ses gouvernants face a un veritable genocide reconnu mondialement, contraste avec les valeurs profondes du peuple suisse, attaché à la solidarité et à la justice.
    Historiquement, la neutralité suisse n’a pas été synonyme de passivité : la Suisse a joué un rôle discret mais décisif dans les négociations de la guerre d’Algérie, a offert ses bons offices dans plusieurs conflits du Moyen-Orient, et a accueilli sur son sol le siège du Comité international de la Croix-Rouge, acteur central de l’aide aux victimes de guerre. Genève est devenue un symbole mondial de médiation et de défense des droits humains.
    Cette tradition oblige : la neutralité politique ne saurait se transformer en neutralité morale. Face à une catastrophe humaine durable et à une dépossession systématique, la Suisse, forte de son histoire et de son image, porte une responsabilité particulière : celle de rester fidèle à ses idéaux et d’oser traduire en actes les principes d’humanité qu’elle revendique.

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