400 millions de personnes posent les jalons d’une Europe sociale

Début juin, 400 millions d’électrices et d’électeurs de l’UE éliront un nouveau Parlement européen. En Suisse aussi, plus d’un quart de la population résidente a le droit de voter aux élections européennes. Ces dernières années, l’UE a progressé sur de nombreux sujets sociaux, comme le pouvoir d’achat, l’égalité des genres et la protection du climat. « direct » a recensé pour vous les points les plus importants.

APA/POOL/AFP/LUDOVIC MARIN

Les élections européennes sont une des élections réunissant le plus de d’électrices et d’électeurs au monde. 400 millions de personnes peuvent décider de l’orientation de la politique européenne pour les cinq prochaines années. La Suisse compte elle aussi plus de 2,3 millions de citoyen-nes européen-nes qui peuvent, par leur vote, poser les jalons d’une Europe forte et solidaire.

Les partis européens ont lancé leurs campagnes ces dernières semaines. Parmi eux, le Parti socialiste européen (PSE). Il est le plus grand parti de gauche au Parlement européen et s’engage pour une Europe sociale, démocratique et durable.

Renforcer le pouvoir d’achat

Le PSE veut améliorer la vie des citoyen-nes européen-nes grâce à des propositions concrètes, en augmentant leur pouvoir d’achat. Il s’agit notamment d’amortir les récents chocs sur les prix, d’introduire des salaires minimums à l’échelle nationale et d’améliorer les conditions de travail.

Au Danemark et en Suède, plus de 80% des employé-es sont déjà protégés par des conventions collectives de travail. Une directive européenne récemment adoptée étend les salaires minimaux et les conventions collectives à l’ensemble de l’Europe. Dans ce domaine, la Suisse fait plutôt mauvaise figure en comparaison : seuls 50 % des employé-es sont actuellement protégé-es par une convention collective de travail, et les salaires minimums légaux n’existent que dans quelques cantons. Le PS Suisse a donc proposé que la nouvelle directive européenne soit également appliquée chez nous.

Investir pour mieux protéger le climat

Grâce au « oui » à la Loi sur la protection du climat, l’objectif de zéro émission d’ici 2050 est ancré dans la Constitution suisse. En outre, le PS et les Verts ont déposé ensemble en février l’initiative pour un fonds climat auprès de la Chancellerie fédérale. L’initiative demande que la Suisse investisse chaque année entre 0,5 % et 1 % de son produit intérieur brut dans le développement des énergies renouvelables.

Qui a eu cette idée en premier ? Pas la Suisse. L’automne dernier, grâce à la pression du Parlement européen, l’UE a adopté l’ambitieux programme « Fit for 55 », qui vise à réduire les émissions de CO2 des États membres de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. D’ici 2050, l’UE veut atteindre la neutralité climatique. Un fonds social pour le climat disposant d’un montant d’environ 80 milliards de francs est prévu dans ce programme. Ce fonds doit profiter avant tout aux ménages disposant de peu de moyens et aux petites entreprises.

Faire progresser l’égalité

L’égalité salariale est une revendication centrale de la Grève féministe du 14 juin et est également au cœur d’une nouvelle directive adoptée par le Parlement européen en mars 2023. Celle-ci oblige les entreprises à faire preuve de transparence sur les niveaux de salaires individuels et moyens par genre. Si une différence d’au moins 5 % est constatée, les employeurs doivent procéder à une analyse des salaires en collaboration avec les représentant-es du personnel.

En Suisse, la conseillère aux États socialiste bâloise Eva Herzog a demandé la même chose : les entreprises de plus de 50 employé-es doivent effectuer une analyse de l’égalité salariale au début de l’année. La limite actuelle est de 100 personnes, ce qui ne représente que 0,8 % des entreprises. La majorité bourgeoise du Parlement a rejeté cette intervention. Des interventions similaires déposées par les conseillères nationales socialistes Barbara Gysi et Valérie Piller Carrard ont également été rejetées.

Voter depuis l’étranger

Entre le 6 et le 9 juin, les électeur-trices des 26 pays membres de l’UE peuvent élire le Parlement européen. Pour savoir comment les citoyen-es de l’UE vivant à l’étranger peuvent voter dans leur pays, la Commission européenne présente ici la procédure à suivre pour chaque pays.

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