Réuni-es sur la symbolique Place de la République en plein cœur de Paris, les partisan-es du Nouveau Front populaire ont laissé éclater leur joie à l’annonce des résultats : l’alliance de la gauche française a convaincu les électeur-trices et a remporté la majorité relative des sièges à l’Assemblée nationale.
Que s’est-il passé ?
Célébrée dans tout le pays, la victoire de la gauche est une surprise. La plupart des sondages donnaient le Rassemblement national gagnant. Le parti d’extrême droite dont plusieurs candidat-es ont été épinglés pour des propos racistes, antisémites ou homophobes, n’arrive au final que troisième des élections avec 143 sièges. Le parti d’Emmanuel Macron arrive 2ème avec 163 sièges. Il revient donc, selon la tradition, à la gauche de former un gouvernement. C’est la première fois depuis 2012 que la gauche française remporte une élection.
Pourquoi la gauche a-t-elle gagné ?
En s’unissant pour la première fois depuis de nombreuses années, la gauche française a présenté un programme ambitieux mettant en avant le pouvoir d’achat, l’égalité et la protection du climat. Au cours de la campagne, le Nouveau Front populaire a proposé d’augmenter le salaire minimum, de mettre en place un congé menstruel ou encore d’introduire un moratoire sur les projets de nouvelles autoroutes.
Au-delà de son programme, la victoire de la gauche s’explique également par le rejet du Rassemblement national et de son programme antisocial. Fondé en parti par d’anciens miliciens nazis, le parti d’extrême droite s’oppose par exemple au salaire minimum et à l’indexation des salaires sur l’inflation. En proposant d’interdire aux binationaux d’occuper certains postes dans l’administration et en faisant des personnes d’origine étrangère ses boucs-émissaires, le parti n’a pas su convaincre qu’il était désormais un parti comme un autre.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Après la victoire du Labour aux élections britanniques en fin de semaine, les résultats des élections françaises sont une bonne nouvelle supplémentaire pour la gauche européenne. Mais la situation est relativement inédite en France : aucun parti n’a obtenu de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Les partis devront donc négocier pour former un gouvernement, à condition qu’Emmanuel Macron accepte de nommer la personne retenue pour devenir Premier ou Première ministre.
