+126 % : les ultra-riches concentrent de plus en plus de richesses entre leurs mains

Alors que les salaires réels diminuent malgré la croissance économique, les ultra-riches concentrent de plus en plus de richesses entre leurs mains. Cela accentue les inégalités en Suisse et engendre des risques pour la démocratie et le climat.


L’initiative pour l’avenir est plus nécessaire que jamais : la fortune des ultra-riches ne cesse de croître. Les 300 personnes les plus riches de Suisse possèdent aujourd’hui une fortune totale de plus de 830 milliards de francs, soit plus du double qu’il y a 20 ans. 80 % de cette fortune est transmise sous forme d’héritages.

Courbe chronologique montrant l’évolution, entre 2004 et 2024, de la richesse cumulée des 300 personnes les plus riches de Suisse (en milliards de francs CHF). En 2004, la fortune se situe autour de 350 milliards CHF, puis elle monte à environ 450 milliards en 2008, 500 milliards en 2012, 600 milliards en 2016, 750 milliards en 2020 pour culminer à près de 850 milliards en 2024, soit une hausse de +126 %.
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Les ultra-riches accaparent une part toujours plus importante de la fortune. Alors que 1 % de la population détient 45 % de la fortune totale en Suisse, les 99 % restants se partagent le reste. Cette inégalité extrême a un impact négatif sur le pouvoir d’achat de la population dans son ensemble et met en péril la démocratie et le climat.

La richesse extrême : un danger pour la démocratie

Une fortune de plusieurs milliards s’accompagne également d’un certain pouvoir. Cela pose particulièrement problème lorsque les super-riches achètent ainsi leur influence dans la politique. Des études internationales le montrent clairement : plus les inégalités sont importantes, plus le risque d’élire un chef de gouvernement avide de pouvoir et méprisant la démocratie est élevé.

Les États-Unis, en particulier avec Elon Musk, en sont actuellement un excellent exemple. Le milliardaire de la technologie a investi plusieurs centaines de millions de dollars dans la campagne électorale américaine de Donald Trump,. Il a été récompensé par un poste dans une nouvelle agence gouvernementale qui a procédé à des coupes budgétaires importantes dans l’administration.

D’autres entrepreneurs du secteur technologique, tels que Mark Zuckerberg ou Jeff Bezos, ont également courtisé Trump avant et après les élections. Ce dernier a même influencé directement les recommandations de vote des médias de masse.

En Suisse également, les ultra-riches concentrent de plus en plus de richesse et d’influence, ce qui représente un danger pour la démocratie. Le milliardaire Christoph Blocher se fait remarquer depuis un certain temps déjà par le rachat et l’appropriation politique de divers journaux. Il tente ainsi d’orienter l’opinion des lecteur-ices vers la droite.

Les ultra-riches, principaux responsables du changement climatique

Cependant, la concentration des richesses n’est pas seulement dangereuse pour la démocratie, elle représente également un danger pour le climat. Avec leurs méga-villas, leurs super-yachts et leurs jets privés, les ultra-riches polluent le climat de manière disproportionnée. Ernesto Bertarelli, la 7e personne la plus riche de Suisse, est responsable d’émissions annuelles de CO2 de 10 000 tonnes. Une personne moyenne aurait besoin d’environ 770 ans pour atteindre ce chiffre.

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De plus, alors que les émissions des 20 % les plus riches ont considérablement augmenté depuis 1990, celles des 80 % restants ont diminué de 25 % depuis 1990. Les 5 % les plus riches, en particulier, émettent 36 % de plus qu’en 1990. Ils compromettent ainsi les objectifs climatiques mondiaux et la vie de leurs concitoyen-nes.

Permettre l’avenir — répartir équitablement les coûts

Inégalités croissantes et risques pour la démocratie et le climat : malgré ces conséquences considérables de la forte concentration des richesses, les ultra-riches sont toujours traités avec beaucoup de précaution en Suisse. C’est là qu’intervient l’initiative pour l’avenir. Elle exige une imposition équitable des ultra-riches et de leurs héritier-ères milliardaires qui n’ont fourni aucun effort.

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Après un abattement considérable de 50 millions de francs, chaque franc supplémentaire sera imposé à 50 %. Grâce à ces recettes supplémentaires de plusieurs milliards, la protection du climat pourra enfin être poursuivie de manière durable et les inégalités croissantes réduites.


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