Loi sur le climat : un rejet aurait des conséquences catastrophiques

Pour que la Suisse puisse adopter des mesures efficaces contre le changement climatique, il faut une base légale efficace. C’est ce que la Loi sur le climat a comme mission. Si la loi est rejetée le 18 juin prochain, la Suisse sera encore plus à la traîne en comparaison internationale pour remplir les objectifs de l’Accord de Paris.

(KEYSTONE/Anthony Anex)

La votation sur la loi sur le climat est imminente. Les opposants investissent plusieurs millions de francs et diffusent des fake news pour combattre le projet. Des associations telles que l’Association des propriétaires fonciers et GastroSuisse, ainsi que d’autres comités, militent pour le « non ».

Actuellement, ils semblent encore former une minorité. Cependant, le camp du non a progressé dans les derniers sondages. On ne sait pas encore si cela suffira pour un refus. Mais ce qui est d’ores et déjà clair, c’est qu’un non serait dévastateur pour la Suisse. « direct » se penche sur les conséquences immédiates :

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Vote sur l’initiative pour les glaciers

Tout d’abord, une lueur d’espoir : comme l’initiative sur les glaciers n’a été retirée que partiellement, elle sera soumise aux urnes en cas de non. Mais si les votant-es rejettent déjà la loi sur la protection du climat et donc le contre-projet indirect à l’initiative, celle-ci devrait avoir encore plus de mal à passer dans les urnes. Contrairement à la loi sur le climat, l’initiative pour les glaciers prévoit une interdiction des combustibles fossiles.

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La politique climatique suisse au bord du gouffre

Si les votant-es rejettent à la fois la loi sur le climat et l’initiative sur les glaciers, ce serait un très mauvais signal pour la protection mondiale du climat. La Suisse est en effet l’un des pays les plus riches et les plus innovants du monde. Si des mesures efficaces de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne sont pas mises en œuvre ici, où le seront-elles ?

Le rejet de la loi sur le CO2 en 2021 avait déjà mis la Suisse à l’écart de la comparaison internationale en matière de politique climatique. Dans l’actuel « Climate Change Performance Index », elle a perdu sept places et ne se trouve plus aujourd’hui qu’au 22e rang, derrière de nombreux États de l’UE, l’Égypte, l’Inde et les Philippines. Cette tendance à la baisse devrait se poursuivre.

Sur le plan de la politique intérieure, les conséquences d’un « non » seraient également graves : la loi sur le climat, en tant que loi-cadre, rend possible une nouvelle extension de la politique climatique suisse. Si elle n’est pas adoptée, d’autres lois et mesures visant à limiter la participation de la Suisse au changement climatique auront peu de chances d’être adoptées par le Parlement et d’aboutir à des résultats concrets.

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Pas de base légale pour l’accord de Paris sur le climat

La Suisse a signé et ratifié l’accord de Paris sur le climat avec près de 200 autres pays. Mais pour édicter des mesures visant à atteindre les objectifs climatiques, il faut une base légale. Cela signifie que la Suisse doit prendre des mesures pour la protection du climat et pour atteindre l’objectif maximal de 1,5 degré de réchauffement. En cas de rejet de la loi sur le climat, la Suisse se retrouvera sans aucune solution concrète, comme après le « non » à la loi sur le CO2 . La réalisation des objectifs de l’accord de Paris sur le climat s’éloignerait à nouveau. La Suisse serait alors considérée comme une très mauvaise élève par de nombreux autres États. L’époque où la Suisse était considérée comme une pionnière innovante en matière de politique environnementale serait définitivement révolue.

 4 

Le réchauffement climatique incontrôlé se poursuivra

Si la loi sur le climat est rejetée le 18 juin, la Suisse continuera à contribuer à un réchauffement incontrôlé du climat. Les hivers seront encore plus chauds et les étés encore plus secs. Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les fortes tempêtes et les vagues de chaleur, se multiplieront. Non seulement l’environnement, mais aussi la population en souffriront de plus en plus. Il est donc d’autant plus important que la Suisse prenne des mesures, en collaboration avec la communauté internationale, pour limiter le réchauffement de la planète.

<strong>L’accord de Paris sur le climat</strong>

L’accord de Paris sur le climat a trois objectifs principaux :

  • Les États se fixent pour objectif de limiter le réchauffement de la planète à « bien moins » de deux degrés Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. Si possible, il faut viser une limitation à 1,5 degré Celsius.
  • Les États doivent prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et, si possible, s’adapter au changement climatique.
  • Les flux financiers doivent également être compatibles avec les objectifs climatiques.

En ratifiant l’accord, la Suisse veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de moitié d’ici 2030 et de 100 % d’ici 2050. Elle n’a toutefois jamais atteint les objectifs intermédiaires annuels fixés jusqu’à présent.

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