Le Conseil national veut renforcer la lutte contre la pauvreté

Lors d’une session extraordinaire, le PS a demandé une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté ainsi que la prolongation du programme actuel de prévention de la pauvreté. Alors que le Conseil des États a souhaité que sa commission compétente en discute, le Conseil national a soutenu la motion. C’est un engagement important pour une Suisse sans pauvreté de la part du Conseil national.

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Lors d’une session extraordinaire, le PS a demandé une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et la prolongation du programme national de prévention et de lutte contre la pauvreté actuel. Car même dans notre pays riche, de plus en plus de personnes sont touchées par la pauvreté ou risquent de basculer dans celle-ci. Pour le PS, c’est inacceptable et « c’est une question d’humanité fondamentale de faire tout ce qui est nécessaire pour corriger la situation le plus rapidement possible. »

Le Conseil fédéral reconnaît certes que les objectifs de réduction de la pauvreté ne sont pas encore atteints. Mais il a pourtant recommandé le rejet de la demande du PS, car plusieurs objets ont déjà été déposés sur ce thème au niveau fédéral. La Chambre haute n’a pas voulu discuter de l’intervention directement et a renvoyé la motion à la commission compétente. Le Conseil national en a décidé autrement : il a adopté la motion pour une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.

La pauvreté continue d’augmenter

Les primes d’assurance-maladie, le coût de la vie, les loyers et le prix de l’électricité continuent d’augmenter. En Suisse, de plus en plus de personnes ne savent plus comment payer leurs factures à la fin du mois. Aujourd’hui déjà, 745 000 personnes sont touchées par la pauvreté, et ce nombre ne cesse d’augmenter. Cela représente environ une personne sur onze en Suisse. Parmi elles, 134 000 sont des enfants et 157 000 sont des « working poor », c’est-à-dire des personnes touchées par la pauvreté malgré une activité professionnelle.

Conformément à la Constitution fédérale et à l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable, notre pays est tenu de réduire la pauvreté en Suisse et de permettre à tous les êtres humains d’y mener une existence digne. Le fait que de plus en plus de personnes soient pauvres est diamétralement opposé à cela. Actuellement, les mesures de lutte contre la pauvreté sont réglées au niveau cantonal, ce qui entraîne une grande disparité en matière d’inégalité des chances. Il existe par exemple des différences frappantes en matière de soutien aux familles et de réduction des primes. En outre, seuls quelques cantons et villes ont introduit des salaires minimums suffisants pour vivre.

Il faut un engagement fondamental

Andreas Lustenberger, membre de la direction de Caritas, a expliqué l’été dernier à           « direct » [en allemand] qu’il est urgent d’obtenir un engagement fondamental pour réduire la pauvreté : « un engagement politique fondamental selon lequel nous voulons une Suisse sans pauvreté et que les moyens seront mis à disposition pour y parvenir. La lutte contre la pauvreté est compliquée, multidimensionnelle et se joue à différents niveaux. Il faut une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. »

Avec la décision du Conseil national d’approuver la demande du Groupe socialiste, la première pierre est posée. Mais la Suisse a encore beaucoup à faire.

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