Élections en Allemagne : les jeunes votent à gauche

Après les élections en Allemagne, le pays a connu un glissement vers la droite. Le parti conservateur de l’Union remporte les élections et le parti d’extrême droite AfD arrive en deuxième position. Cependant, des revendications résolument de gauche trouvent aussi un écho favorable.

Die Linke Allemagne élections

La droite conservatrice de l’union CDU/CSU a remporté les élections fédérales et formera le nouveau gouvernement allemand. Reste à savoir avec quel parti le futur chancelier Friedrich Merz formera une coalition.

Merz l’a encore souligné le dimanche des élections : une coalition avec l’AfD — le deuxième plus grand parti au Bundestag — n’est pas envisageable. Le scénario actuellement réaliste est celui d’une « Grosse Koalition », c’est-à-dire d’un gouvernement composé de la CDU/CSU et du SPD.

L’extrême droite est en forte progression

La carte électorale de l’Allemagne est divisée en Est et Ouest : alors qu’à l’Ouest, c’est la CDU/CSU qui l’emporte, à l’Est, l’AfD domine. Le parti d’extrême droite a doublé sa part d’électeurs et d’électrices depuis 2021 et atteint désormais 20,8 %. Ainsi, une personne sur cinq donne sa voix à un parti qui propage des idées antidémocratiques et fascistes, et qui présente des candidat-es antisémites, racistes et sexistes.

Il est également préoccupant de constater que l’AfD n’a pas seulement marqué des points à l’Est. Dans de nombreuses circonscriptions de l’Ouest, elle est également devenue la deuxième force électorale. En outre, le parti a aussi obtenu de bons résultats auprès des primo-électeurs et électrices et des moins de 25 ans. Là aussi, près d’une personne sur cinq a voté pour l’AfD.

Les jeunes et les femmes votent à gauche

Les Verts et surtout les sociaux-démocrates (SPD), qui étaient jusqu’à présent des partis du gouvernement, ont toutefois perdu du terrain. Malgré cela, il existe des signes d’espoir pour les Allemand-es de gauche : grâce à son programme électoral résolument progressiste, le Parti de gauche (« Die Linke ») a pu doubler sa part d’électeurs et a facilement franchi la barre des 5 %. En revanche, l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) n’a pas réussi à entrer au Parlement national.

Ce résultat montre aussi que pour les partis de gauche, il n’est pas stratégique de s’aligner sur la droite. Alors que le BSW a adopté une ligne restrictive sur la politique migratoire, Die Linke est resté fidèle à ses principes, rejetant toute forme de compromis. Il défend une politique féministe et respectueuse de l’environnement, qui s’intéresse au pouvoir d’achat des citoyen-nes. Avec son orientation progressiste, Die Linke est particulièrement apprécié des jeunes électeurs et électrices. Une personne sur quatre dans cette tranche d’âge a voté pour le parti de gauche.

Friedrich Merz, qui avait encore évoqué la fin de la politique de gauche et crié « La gauche, c’est fini » dans une salle pleine à craquer lors de son discours de clôture de la campagne électorale, devrait donc de toute urgence revoir sa copie : ensemble, le SPD, les Verts et le Parti de gauche atteignent près de 37 %. Au Parlement, cela représente 269 sièges sur 630.


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