Une e-ID indépendante des géants de la tech’

Le 28 septembre, la Suisse votera sur l’introduction d’une e-ID émise par la Confédération. Elle doit être facultative, sécurisée et indépendante des groupes technologiques, tels que Google et Meta.

e-ID sur un smartphone
Image : keystone/Cyril Zingaro

Une grande partie de notre vie numérique se déroule aujourd’hui sur des plateformes privées. Les grandes entreprises, telles que Meta et Google, collectent d’énormes quantités de données personnelles qu’elles exploitent à des fins commerciales. Cette concentration d’informations sensibles entre les mains d’une poignée de géants mondiaux de la technologie est toutefois très problématique.

Gerée par les pouvoirs publics

C’est précisément pour cette raison que les électeurs ont rejeté un premier projet d’e-ID en 2021. Celui-ci aurait chargé des entreprises privées de délivrer et de gérer les identités numériques. Les experts en protection des données ont vivement critiqué cette mesure. Le problème : nos données sensibles ne doivent pas pouvoir être gérées et commercialisées par des entreprises privées.

Après le rejet de l’e-ID privatisée, tous les partis ont demandé une nouvelle solution sécurisée dans le cadre de différentes initiatives. Celle-ci sera soumise au vote à la fin du mois de septembre.

La nouvelle e-ID répond de manière cohérente aux critiques formulées en 2021 : elle sera gérée exclusivement par la Confédération et la protection des données sera une priorité absolue. Cependant, une nouvelle opposition se manifeste : les milieux de droite autour des Jeunes UDC, de l’UDF et des « Amis de la Constitution » affirment que l’e-ID permet de créer des profils de déplacement et d’exercer une surveillance. Les experts contredisent ces affirmations : ces craintes sont infondées.

Décentralisée et économe en données

La nouvelle e-ID diffère fondamentalement de la version rejetée en 2021. La délivrance et la gestion de l’e-ID sont exclusivement assurées par la Confédération. Aucune donnée n’est transmise à des entreprises technologiques privées sans consentement. Une fois l’e-ID créée, les données sont stockées de manière décentralisée sur les appareils des utilisateurs. Ainsi, même la Confédération, en tant qu’émettrice, ne peut pas suivre quand et comment l’e-ID est utilisée. Les profils de déplacement sont donc exclus.

De plus, l’e-ID ne divulgue que les informations effectivement nécessaires. Par exemple, une personne qui doit prouver son âge ne communique pas automatiquement sa date de naissance exacte ou sa photo. Il n’est pas non plus possible de créer des profils de déplacement et d’utilisation.

e-ID : Facultative et inclusive

L’e-ID reste facultative et gratuite. Ceux qui ne souhaitent pas l’utiliser peuvent continuer à effectuer toutes leurs démarches administratives de manière analogique — la Confédération doit le garantir. En effet, les services publics doivent être accessibles à tous.

Cependant, l’e-ID représente une avancée importante, en particulier pour les personnes handicapées : elle supprime les barrières et facilite la participation numérique. Les démarches administratives qui doivent aujourd’hui être effectuées de manière analogique sur place pourront à l’avenir être réalisées plus facilement et de manière plus autonome en ligne.


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