L’Union européenne tourne la page de la « fast fashion »

On estime que la mode est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. L’Union européenne veut désormais interdire la destruction des habits neufs invendus. L’action contre la « fast fashion » permettrait également de lutter contre des conditions de travail inhumaines.

(KEYSTONE/LAIF/Kathrin Harms)

Les Etats membres de l’Union européenne veulent interdire la destruction des habits invendus. Cette mesure a été adoptée à la fin du mois de mai par le Conseil de l’Union européenne. Elle doit permettre de lutter contre le désastre climatique et social qu’est la « fast fashion ». On appelle « fast fashion » le segment de l’industrie du prêt à porter fondé sur renouvellement rapide (parfois hebdomadaire) des collections, afin d’encourager à la surconsommation

Impulsion socialiste

Le Parlement européen, mené par le Groupe socialiste, a approuvé cette stratégie. Sur l’impulsion socialiste, il a renforcé l’ambition de ce plan.

Quatre mesures sont prévues :

  • Les produits textiles doivent durer plus longtemps et être plus faciles à réutiliser, à réparer et à recycler
  • La destruction des textiles invendus ou retournés doit être interdite
  • Les droits humains, les droits sociaux et les droits du travail doivent être respectés pendant la production
  • Un besoin de mesures et d’objectifs contraignants portant sur l’ensemble du cycle de vie des textiles

Catastrophe écologique et sociale

L’industrie de la mode est particulièrement polluante. Selon des études, il s’agit du troisième secteur consommant le plus d’eau dans le monde. Jusqu’au 4 % de toute l’eau potable disponible dans le monde serait utilisée par la production de textile. Et 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales seraient issues de cette même industrie.

Socialement, la « fast fashion » a aussi des conséquences désastreuses. Environ 75 millions de personnes seraient employées par le secteur de la mode. Exploitation des enfants, des femmes, salaires de misère et conditions de travail indécentes : c’est la réalité du secteur de la mode.

En 2013, plus de 1100 personnes sont mortes au Bangladesh. Ces personnes confectionnaient des habits pour l’industrie de la mode occidentale. C’est un des plus grands accidents de l’histoire industrielle moderne. Quelques améliorations ont depuis été mises en place, mais de nombreuses ONG dénoncent des conditions de travail encore inhumaines.

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