Victoire pour les victime : le stalking sera puni

Le Conseil national veut rendre le harcèlement obsessionnel explicitement punissable. La protection des victimes de stalking devrait ainsi être améliorée. Une décision importante pour les femmes : elles sont les plus touchées par le harcèlement obsessionnel.

Le stalking est au cœur de la série télévisée « Mon petit reine », sur Netflix (KEYSTONE/Everett Collection/).

Persécuter, harceler ou menacer une personne de manière persistante sera bientôt puni par la loi. Le Conseil national a approuvé une initiative parlementaire de la Commission des affaires juridiques du Conseil national en ce sens. Le stalking deviendra ainsi une infraction pénale à part entière. C’est une bonne nouvelle pour les personnes concernées, car le harcèlement peut entraîner des dommages psychiques, sociaux et économiques importants.

Les femmes sont les plus touchées

Le harcèlement obsessionnel peut en principe toucher des personnes de tout âge et de toute classe sociale. Des études montrent toutefois clairement que les victimes sont en grande majorité des femmes. Selon les données du service de consultation en matière de stalking de la ville de Berne, environ quatre cinquièmes des personnes concernées étaient des femmes en 2015 et 72% des auteurs étaient des hommes. Dans 45% des cas de stalking enregistrés, il s’agit d’ex-partenariats.

On on peut partir du principe que 15 à 18 % de toutes les femmes – soit environ une sur six – et 4 à 6 % des hommes ont déjà été victimes de stalking au cours de leur vie. C’est ce qui ressort d’une étude du bureau BASS, réalisée sur mandat du Bureau fédéral de l’égalité.

Les victimes devront porter plainte

Bien que le stalking soit désormais considéré comme une infraction, celui-ci restera un délit poursuivi sur plainte. Toute personne victime de harcèlement obsessionnel doit donc déposer une plainte pénale pour que son cas soit poursuivi. Poursuivre le stalking d’office aurait donné aurait permis de décharger les victimes d’un poids supplémentaire. Et cela surtout quand elles connaissent leur agresseur ou ont eu une relation amoureuse avec lui, ce qui est souvent le cas selon les chiffres disponibles.

Aujourd’hui, moins de dix pour cent des victimes d’agressions sexuelles portent plainte. Cela pourrait bientôt changer avec la mise en œuvre du nouveau droit pénal en matière sexuelle, car ces agressions constituent en grande partie des délits poursuivis d’office, ce qui sensibilise les autorités. Il est d’autant plus important que la sensibilisation des autorités et des services spécialisés progresse également dans le domaine du stalking, afin que les personnes concernées dénoncent également les infractions.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici