Les primes d’assurance-maladie vont augmenter de huit à neuf pour cent l’année prochaine. C’est le pronostic de Verena Nold, directrice de santésuisse. Pour une famille avec deux enfants, cela représente des coûts supplémentaires de plus de 1000 francs par an. À cela s’ajoutent la hausse des loyers et des prix de l’énergie – et les denrées alimentaires voient également leurs prix s’envoler. En bref : le pouvoir d’achat diminue et de plus en plus de personnes sont menacées de pauvreté.
Les syndicats et les partis de gauche estiment que cela ne peut plus durer. Avec le slogan « Tout coûte plus cher, mais les salaires et les pensions n’augmentent pas », ils appellent à une grande manifestation pour défendre notre pouvoir d’achat le 16 septembre 2023 à Berne. Voici les principales revendications :
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Des salaires et des pensions plus élevés
Depuis trois ans, les prix augmentent plus que les salaires. Cela signifie que les salaires réels baissent et que l’on peut acheter moins de choses avec le même salaire. Ces trois années successives sont historiques : depuis la Seconde Guerre mondiale, on a connu au maximum deux années consécutives de baisse des salaires réels.
Et ce, « bien que l’économie se porte bien et que le chômage soit bas », écrit l’Union syndicale suisse (USS) sur son site Internet. Elle demande une augmentation des salaires d’environ cinq pour cent en 2024, afin de compenser à la fois le renchérissement et les pertes de ces dernières années.
Le renchérissement ne met pas seulement les personnes actives sous pression – les retraité-es aussi se retrouvent dans la précarité. En effet, les rentes du premier et du deuxième pilier (AVS et caisses de pension) n’ont pas augmenté. Au contraire : les politiciens bourgeois exigent un relèvement de l’âge de la retraite et donc plus de travail pour moins de pension. Les personnes les plus touchées sont celles qui ont gagné peu durant leur vie professionnelle, dont beaucoup de femmes qui n’ont pu travailler qu’à temps partiel en raison du travail non rémunéré effectué. Avec la manifestation prévue, les organisateur-ices veulent aussi donner du poids à leur initiative pour une 13e rente AVS. Celle-ci sera soumise aux urnes l’année prochaine.
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Allégement des loyers et des primes d’assurance maladie
Deux des plus grands fossoyeurs du pouvoir d’achat sont actuellement les loyers et les primes d’assurance-maladie. Les deux vont continuer à augmenter l’année prochaine. Les personnes à bas revenus en particulier doivent consacrer une part de plus en plus importante de leur budget au logement et à la prime mensuelle d’assurance-maladie. Il leur reste de moins en moins de quoi vivre. Beaucoup risquent de tomber dans la pauvreté malgré leur activité professionnelle.
Les syndicats et les partis de gauche demandent donc des mesures pour protéger le pouvoir d’achat. Ainsi, les loyers doivent être plafonnés et la construction de logements d’utilité publique doit être encouragée. La protection contre les licenciements doit, selon l’Union syndicale suisse, également être étendue et les coûts d’assainissement pour un meilleur bilan CO2 ne doivent pas être simplement répercutés sur les locataires.
En ce qui concerne les primes d’assurance-maladie, l’initiative du PS pour l’allègement des primes pourrait y remédier. Celle-ci demande que les primes ne dépassent pas dix pour cent du revenu d’un ménage. Le contre-projet à cette initiative sera traité lors de la prochaine session parlementaire d’automne.
« Tout coûte plus cher, mais les salaires et les rentes n’augmentent pas » : manifestation pour le pouvoir d’achat le 16 septembre 2023. Rendez-vous à 13h30 à la Schützenmatt, près de la gare de Berne. Des trains spéciaux seront affrétés au départ de toutes les grandes villes.
