Élections fédérales : le PLR et l’UDC croulent sous l’argent des lobbies

Grâce à l’initiative sur la transparence du PS, les partis, les candidat-es et les organisations de lobbying doivent pour la première fois cette année rendre leurs budgets publics. La comparaison de « direct » le montre : le PLR et l’UDC disposent de bien plus de moyens que les partis de gauche. L’argent de l’organisation faîtière Economiesuisse et de l’Union suisse des paysans joue également un rôle central. Parmi les candidat-es, ce sont candidat-es du PLR qui disposent des budgets les plus élevés.

(KEYSTONE/Anthony Anex)

Le délai d’annonce de l’obligation de publication pour les élections au Conseil national d’octobre a expiré le 7 septembre 2023. Désormais, les partis, les candidat-es et les associations sont tenu-es de publier les budgets à partir de 50 000 francs. Le site du Contrôle fédéral des finances (CDF) publie les annonces. au fur et à mesure. « direct » a comparé les budgets des partis.

Le PLR et l’UDC en tête

Au total, plus de 50 millions de francs sont investis dans la campagne électorale en Suisse. Si l’on compare les budgets des partis, on constate que l’UDC et le PLR sont nettement avantagés en termes de millions consacrés aux campagnes électorales.

 

 

Ce résultat n’est guère surprenant, car les lobbies comme Economiessuisse dépensent des millions pour un Parlement qui sert leurs intérêts. Economiesuisse, l’Union suisse des arts et métiers, l’Union patronale suisse et l’Union suisse des paysans investissent à elles seules 2,2 millions de francs dans la campagne électorale. Ils soutiennent en plus les partis bourgeois par des dons directs. Au niveau cantonal, des millions de francs sont versés par des entreprises, des associations économiques ou des associations de propriétaires immobiliers, tant aux partis qu’à des candidat-es individuel-les.

Les méga budgets des candidat-es PLR

Si l’on compare les budgets des partis cantonaux, le PS se trouve même parfois en tête. Cela s’explique par le fait que dans les partis de gauche, la campagne électorale est en grande partie financée par le parti. Il en va tout autrement pour les partis bourgeois : les partis cantonaux dépensent un peu moins – en revanche, certain-es candidat-es disposent de budgets importants pour leur campagne personnelle. En Romandie, ce sont les candidat-es du PLR vaudois qui font la course en tête.

 

Sur la méthodologie :

Les données utilisées pour les graphiques proviennent du Contrôle fédéral des finances. Elles sont actualisées en permanence. Les responsables de la campagne doivent indiquer pour quel-les candidat-es elles et ils font campagne ou quel est l’objectif de leur campagne. Les élections au Conseil national étant des élections proportionnelles, tous les messages ont été attribués manuellement aux partis et les acteurs ont été répartis par type (parti, candidat-e, association/organisation). Pour les associations ou organisations qui dépensent de l’argent pour plusieurs candidat-es, les budgets ont été répartis proportionnellement entre les partis. Certaines organisations (p. ex. « Perspective Suisse », « Alliance-Environnement » et autres) ne mentionnent pas explicitement les partis ou les candidat-es qu’elles soutiennent. Dans ces cas, les fonds ont été attribués aux partis sur la base de la formulation des objectifs politiques dans les documents correspondants (par exemple, pour « Perspective Suisse », aux partis UDC, PLR, Centre et PVL, et pour « Alliance-Environnement », aux partis PS, Vert-es, PVL, PEV). Les campagnes pour le Conseil des États ont été – dans la mesure où elles étaient visibles – exclues de la statistique, car les candidat-es au Conseil des États ne doivent publier leur budget qu’après une éventuelle élection réussie.

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