Suppression de la valeur locative : ces élus bourgeois mettent en garde contre les augmentations d’impôts

Nous voterons le 28 septembre sur le changement de système de l’impôt immobilier. Plusieurs personnalités de droite et du centre s’y opposent. Elles mettent en garde contre des hausses d’impôts pour la classe moyenne.

Image : zvg/keystone/Anthony Anex/Christian Beutler

Le changement de système de l’impôt immobilier — qui prévoit notamment la suppression de la valeur locative — a du plomb dans l’aile. Des élus de tous les partis et des représentants de l’économie s’opposent à ce projet. Ils mettent en garde contre des hausses d’impôts pour la classe moyenne.

500 francs d’impôts en plus par an

Parmi eux, le conseiller aux États PLR et ancien ministre des Finances vaudois Pascal Broulis. Son message : « La classe moyenne sera soumise à une augmentation considérable des impôts. » En effet, selon les chiffres de la Confédération, la suppression de la valeur locative entraînera des pertes fiscales d’environ 2 milliards de francs par an.

Le sénateur du Centre Beat Rieder s’oppose également au changement de système. « L’avenir financier actuel, que ce soit celui de la Confédération, des cantons ou des communes ne nous permet pas de prendre ces risques  », a-t-il déclaré lors des débats au Parlement. Les cantons montagnards en particulier seront frappés de plein fouet : le Valais, canton natal de Rieder, perdrait environ 70 millions de francs par an. Il devrait compenser cette perte en augmentant les impôts de 4,5 %.

Augmentation de l’impôt sur le revenu

Mais le Valais n’est pas seul : les Grisons s’attendent à une perte annuelle de 90 millions de francs. Afin de compenser cela, l’impôt cantonal sur le revenu devrait être augmenté de 8 %. Dans le canton du Tessin, une hausse des impôts de plus de 7,5 % est déjà évoquée. À Fribourg, le canton évoque une augmentation de 2,4 %.

Graphique à barres horizontales titré “Risque d’augmentations des impôts”, échelle +1 % à +7 %, montrant : Tessin +7,5 %, Valais +4,5 %, Zurich +3 %, Appenzell Rhodes-Extérieures +3 %.
Graphique : direct

Ces hausses d’impôts risquent de peser lourd dans le budget des ménages, déjà fortement sous pression. Plusieurs grandes sections cantonales du PLR ont décidé de s’opposer au projet pour ces mêmes raisons.

La nouvelle taxe ne convainc pas

Afin de compenser la suppression de la valeur locative, les Chambres fédérales ont prévu l’introduction d’un nouvel impôt cantonal sur les résidences secondaires. Cet impôt est fortement critiqué car il est source d’incertitudes. « Nous avons déjà essayé une fois d’introduire un tel impôt en Valais. Le projet a été massivement rejeté », souligne Beat Rieder dans une interview.

Jean-Luc Addor, conseiller national de l’UDC, critique également cette nouvelle taxe. « Le Parlement a créé un monstre », explique-t-il. « Je dis non à cette arnaque. »

Les cantons sont également opposés à ce changement de système et à la nouvelle taxe. Ils recommandent officiellement de voter non. Cela est rare dans les campagnes référendaires.

Fin des déductions pour les propriétaires

La suppression des déductions pour les frais d’entretien et de rénovation est également fortement critiquée par les politiciens bourgeois. Le conseiller national des Verts’libéraux Beat Flach déclare : « Sans les déductions fiscales, d’importantes rénovations énergétiques seront supprimées, alors qu’elles sont essentielles pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques que nous avons fixés par voie de démocratie directe. »

Aujourd’hui, des factures sont nécessaires pour les travaux de rénovation afin que les coûts puissent être déduits des impôts. Si cette mesure est supprimée, les propriétaires pourraient se tourner vers des prestataires étrangers qui ne respectent pas le droit du travail suisse. Un expert estime que le coût de cette augmentation du travail au noir s’élèverait à environ un demi-milliard de francs.

D’un autre côté, la suppression des déductions pourrait également entraîner une baisse des rénovations et mettre ainsi des emplois en péril. C’est pourquoi l’association faîtière « constructionsuisse » rejette le projet.


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