Les écarts salariaux entre les « top managers » et les ouvrier-ères ne cessent de se creuser. C’est ce que montrent les résultats d’une nouvelle étude du syndicat Unia. En moyenne, le rapport entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus bas dans les 39 plus grandes entreprises suisses est de 1 à 143. Pour atteindre ce que gagne un CEO en un an, une personne se situant au bas de l’échelle salariale devrait travailler 143 ans.
Les salaires les plus élevés atteignent des niveaux records
Cette évolution est particulièrement marquée dans les secteurs pharmaceutique et financier. En 2024, le directeur général de Novartis, Vasant Narasimhan, a perçu un salaire de 19,2 millions de francs, soit 333 fois le salaire le plus bas de l’entreprise.
Flemming Ørnskov, CEO de l’entreprise pharmaceutique Galderma, et David Layton, CEO du Partners Group, font également partie des personnes les mieux rémunérées. Sergio Ermotti, le CEO de la plus grande banque suisse UBS, gagne 14,9 millions de francs par an.
Selon l’Office fédéral de la statistique, le salaire médian en 2022 était d’un peu moins de 81 500 francs par an. Si l’on extrapole la croissance des salaires jusqu’en 2024, on obtient un salaire médian d’environ 84 000 francs. Une personne disposant de ce revenu devrait donc travailler 228 ans pour atteindre le salaire annuel du directeur général de Novartis.
De plus, les entreprises ont continué de verser des dividendes ahurissants à leurs actionnaires. Environ 46 milliards de francs ont été distribués de cette manière. L’argent pour augmenter les salaires des salarié-es existerai donc.
Malgré les écarts salariaux croissants, le Parlement souhaite réduire les salaires
Alors que les salaires les plus élevés continuent d’augmenter, les personnes à faibles revenus risquent même de subir une régression. Une loi nationale sur la réduction des salaires est actuellement en discussion au Parlement. Elle pourrait annuler les salaires minimums cantonaux existants, qui ont été instaurés après des votations populaires dans plusieurs cantons.
Cela aurait des conséquences immédiates pour les employés des secteurs à bas salaires. Selon les calculs d’Unia, les coiffeuses et coiffeurs genevois devraient s’attendre à une baisse d’environ 250 francs par mois. Les pertes seraient également perceptibles dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration : une employée d’une entreprise saisonnière ayant suivi une formation professionnelle de deux ans gagne aujourd’hui 4 062 francs par mois. À l’avenir, ce montant pourrait être réduit d’environ 200 francs.