Molles décisions autour de la débâcle de Credit Suisse

À la suite du sauvetage à coups de milliards de Credit Suisse et son rachat par l’UBS, le Parlement se réunit aujourd’hui dans le cadre d’une session extraordinaire. Dès le coup d’envoi, il est clair que cette session n’apportera guère de conditions-cadres efficaces pour réguler l’activité bancaire. Au Conseil national, le PLR, l’UDC, le PVL et le Centre refusent même de discuter de l’interdiction des bonus et d’autres mesures contraignantes.

Avec le Credit Suisse, c’est une nouvelle banque d’importance systémique qui s’est effondrée en mars. Et ce, 15 ans seulement après le sauvetage de l’UBS par l’État à hauteur de 68 milliards de francs. Cette semaine, le Parlement votera sur une garantie de 109 milliards que le Conseil fédéral a déjà accordée. Les mesures visant à empêcher une nouvelle faillite d’une banque n’ont pas fonctionné. Le Conseil des États et le Conseil national auraient cette semaine l’occasion de réglementer davantage le secteur bancaire afin de réduire les risques liés à la nouvelle méga-banque qu’est devenue l’UBS.

Car tandis que c’est une fois de plus la population qui doit répondre, par ses impôts, des agissements de la direction d’une banque privée, Credit Suisse a continué à verser vaillamment des bonus – malgré des pertes massives. Pour une fois, le tollé politique n’est pas venu uniquement des partis de gauche, mais aussi des partis bourgeois. Et ce, bien que ces derniers aient voté auparavant contre l’interdiction des bonus au Parlement.

Les bourgeois jouent la montre

Les Commissions compétentes et la session du Conseil national et du Conseil des États qui a débuté aujourd’hui n’ont pas fait grand cas de ces mesures. Toutes les propositions des socialistes visant à réglementer davantage le secteur bancaire ont été rejetées en Commission. Ces interventions comprenaient le plafonnement des bonus pour les grandes banques d’importance systémique, une augmentation des fonds propres à 20 pour cent ainsi que l’exigence d’une interdiction du négoce spéculatif avec l’argent provenant des comptes de dépôt.

Au lieu de cela, les majorités des différentes Commissions ont adopté divers postulats qui seront traités lors de la session parlementaire ces prochains jours. Le reproche adressé à la majorité bourgeoise de jouer la montre est donc tout à fait opportun ici, le postulat étant une forme d’action parlementaire très peu contraignante. En cas d’acceptation d’un postulat, le Conseil fédéral a jusqu’à deux ans pour se prononcer. En outre, les postulats restent de simples mandats d’examen.

Les versements de bonus restent autorisés malgré les pertes

Le PS n’a pas accepté cette proposition. Avec une motion d’ordre, les camarades voulaient remettre à l’ordre du jour des interventions déjà déposées en 2021, mais pas encore traitées. Il s’agit de l’interdiction des bonus pour les banques d’importance systémique, de sanctions efficaces par la FINMA et d’exigences plus élevées en matière de fonds propres. La proposition a clairement échoué face aux membres du PLR, de l’UDC, du PVL et du Centre.

Au cours des dix dernières années, la direction de Credit Suisse s’est octroyé 32 milliards de francs de bonus – malgré des pertes importantes. Les récentes promesses des partis bourgeois restent donc de pures paroles en l’air à la suite des non-décisions prises aujourd’hui. Le risque de la nouvelle méga-banque demeure, et c’est la population qui en fait les frais.

3 Commentaires

  1. Je suis absolument scandalisée que les partis populistes, – surtout l’UDC qui n’est en fait ni démocratique ni du centre- continue à faire la pluie et la pluie en Suisse et maintenant, comble du comble, à mentir sur leurs réelles intentions de vote. Je souhaiterais un soulèvement général de la population à ce sujet, d’autant que le phénomène de paupérisation de notre population prend beaucoup d’ampleur- c’est la seule chose qui évolue…- comptes tenues des diminutions de revenus en tous genres et l’augmentation phénoménale du coût de la vie pour toutes les personnes des bases couches de la société dont le nombre du coup, augmente aussi- les bas salaire par exemple dans la grande distribution, les femmes pour lesquelles la loi sur l’égalité salariale n’est toujours pas appliquée, et les braves personnes à l’AVS, surtout les femmes encore une fois- dont la rente ne permet pas une vie sereine du point de vue financier, car après le paiement du loyer, des impôts et de l’assurance maladie, il ne reste pas de quoi vivre décemment quand d’autres, toujours les mêmes, s’enrichissent encore de manières indécentes encore et toujours sur le dos des autres!
    Quand est-ce que nous allons le dire haut et fort sur la place public????
    Bien à vous
    Une retraitée indignée!

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