En Suisse, les mères ont droit à un congé maternité de 14 semaines après la naissance d’un enfant. Depuis 2021, le congé pour l’autre parent est de deux semaines. Malgré cette amélioration minime, la Suisse reste à la traîne en Europe en matière de congé parental.
Les cantons souhaitent des lignes directrices claires
Quatre cantons souhaitent désormais changer cela : Genève, le Jura, le Valais et le Tessin demandent l’introduction d’un congé parental au niveau national. Genève aurait déjà voulu introduire un congé parental cantonal, mais a été stoppée par le Conseil fédéral. Car la réglementation du congé parental relève de la compétence de la Confédération.
Les initiatives cantonales du Valais et du Tessin ont été examinées et rejetées par le Conseil national. Elles ont choisi une formulation spécifique : au moins 20 semaines de congé parental, dont au moins 14 semaines pour la femme, mais au moins 20 % du congé parental total doit être accordé à l’homme.
Le congé parental au détriment des mères
Les deux initiatives du Jura et de Genève ont toutefois été acceptées par la commission compétente, car elles étaient formulées de manière vague. Le PLR a abusé de cette marge d’interprétation et a ainsi suscité l’indignation. Soutenu par le centre et l’UDC, il demande une solution « qui mise sur une flexibilisation plutôt que sur une extension » du congé de maternité et de paternité actuel.
Il n’est donc pas question d’une extension dans cette proposition : la droite souhaite limiter le congé parental à 16 semaines pour les deux parents, avec une répartition flexible. Pour la mère, un minimum de huit semaines serait obligatoire afin qu’elle puisse se remettre de l’accouchement.
Les mères devraient donc reprendre le travail presque immédiatement après leur congé postnatal. La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) abuse des initiatives des deux cantons pour affaiblir la protection de la maternité.
Si un canton souhaite un congé parental plus long – à Genève, il serait de 24 semaines –, cela devrait toutefois être possible. Ce sont donc surtout les femmes des cantons conservateurs qui sont lésées. Mais une telle réglementation constituerait également un grand pas en arrière pour les femmes qui n’ont pas les moyens de prendre des vacances supplémentaires ou un congé sans solde. Malgré cela, le PLR, l’UDC et le Centre ont voté en bloc en faveur de cette proposition au sein de la Commission.
Une initiative pour un véritable congé parental en bonne voie
Outre les initiatives des deux cantons, une large alliance a lancé en avril une initiative populaire pour un congé familial équitable. Elle demande que les deux parents bénéficient de 18 semaines de congé familial. Cette réglementation paritaire vise à briser les stéréotypes dépassés et à garantir une plus grande égalité entre les genres.