Un salaire décent pour vivre dignement : ce qui devrait être une évidence n’est souvent pas la réalité des salarié-es. Alors que nos pays voisins connaissent un salaire minimum légal depuis longtemps, il n’existe pas de telle loi suisse. Cela malgré l’affirmation de Caritas Suisse, selon laquelle les salaires minimaux constituent un instrument important pour lutter contre la pauvreté.
En effet, en Suisse, 298 000 personnes font partie des « working poors » : bien qu’elles travaillent, elles vivent dans la précarité.
Des succès cantonaux et communaux
En 2014, la population a rejeté l’introduction d’un salaire minimal avec une majorité claire de trois quarts des voix. Mais aujourd’hui, au niveau local et cantonal, la cause connaît manifestement plus de support. Les cantons de Genève, Neuchâtel, le Jura, Bâle-Ville et le Tessin ont déjà introduit un salaire minimum cantonal.
À Soleure et Bâle-Campagne, les votant-es l’ont tout juste rejeté, avec des scores significatifs de 41,9 % et 48,6 % d’approbation respectivement. Dans les cantons de Fribourg et du Valais, des initiatives en faveur d’un salaire minimum sont en cours. Une initiative vaudoise a été déposée en 2023 déjà.
Les milieux économiques bloquent le salaire minimum en ville
L’idée fait également son chemin à l’échelle communale. Les villes de Zurich et Winterthur ont déjà approuvé des initiatives qui prévoient un salaire minimum de 23 et 23,90 francs respectivement. Mais l’implémentation effective est actuellement bloquée par une série de recours déposés par diverses associations économiques.
Le Tribunal administratif cantonal a approuvé ces réclamations en justifiant que la constitution cantonale ne règle pas explicitement un salaire minimum. Les initiant-es ont maintenant porté l’affaire devant le Tribunal fédéral.
Cet obstacle institutionnel n’a pas pour autant diminué la motivation des comités d’initiatives dans les villes de Berne, Bienne et Schaffhouse. Les partis, syndicats et organisations caritatives ont déposé des initiatives pour un salaire minimum dans leurs villes respectives.
Première victoire : le Conseil communal de Berne a reconnu la validité de l’initiative. Un salaire minimum bernois est donc compatible avec la jurisprudence cantonale selon l’exécutif de la ville.
Un impact économique positif, prouvé scientifiquement
Les défenseurs-euses du salaire minimum arguent que si les salarié-es peuvent vivre de leur salaire, leur dépendance à l’aide étatique diminuera. Les services sociaux seraient donc soulagés, ne devant plus compléter les salaires misérables des particulier-ères.
Malgrès cela, les politicien-nes bourgeois-es défendent volontiers les entreprises qui versent les salaires les plus bas. Selon leur raisonnement, un salaire minimal entraîne une hausse du chômage et est globalement nuisible à l’économie. Mais la recherche scientifique montre une autre réalité.
Selon Michael Siegenthaler, chef de la division Marché du travail au Centre de recherches conjucturelles (KOF), il existe des centaines d’études sur l’impact du salaire minimum sur l’emploi. Le verdict : les salaires minimums ne mènent pas à une suppression d’emplois.
Comme Siegenthaler l’explique à « direct », les salaires minimums au bas de l’échelle des rémunérations peuvent même entraîner une hausse des salaires. « La recherche montre aussi que l’implémentation fonctionne relativement bien. Les salarié-es bénéficient d’un salaire plus élevé et ne perdent pas leur emploi », affirme-t-il.
Les femmes en particulier profitent de ces règlementations. Car elles travaillent beaucoup plus souvent dans des secteurs à bas salaire, tels que le domaine des soins ou de l’hospitalité.
Les initiatives communales ouvrent la voie pour des lois nationales
Il n’est pas atypique que les communes introduisent des règles que les cantons et la confédération reprennent par la suite. D’importants acquis sociaux tels que le suffrage féminin ou l’assurance maternité sont des exemples connus. Le salaire minimum s’inscrirait donc dans cette lignée — si une initiative nationale devait à nouveau voir le jour.
Ce conseil fédéral ne gère plus rien, sinon ses propres biens, rentes et autres. Il se moque du peuple. Nous sommes gérés par les grandes entreprises, les banques et les grosses fortunes de l’UDC et du PLR.
Je suis citoyen de ce pays, mais j’en suis fatigué et triste.