Cette session de printemps s’annonce difficile, surtout pour le pouvoir d’achat des retraité-es. Les deux Chambres discutent intensément du projet de loi sur les caisses de pension (LPP), qui entraînera une baisse des rentes et des revenus nets. D’autre part, les deux Chambres refusent d’accorder la pleine compensation du renchérissement pour les rentes AVS et n’entrent même pas en matière sur un projet allant dans ce sens.
Le Conseil fédéral a présenté dans un rapport la manière dont le renchérissement des rentes devrait être compensé à hauteur de 2,8 % au total pour 2023. Les rentes avaient déjà été adaptées de 2,5 % selon l’indice mixte (lire à la fin de l’article) ; les 0,3 % manquants devraient maintenant être ajoutés. Il répond ainsi à une motion du PS et du Centre déposée au Parlement. Mais cette variante était déjà trop généreuse pour la majorité bourgeoise du Conseil national et du Conseil des Etats. Elles ont décidé de ne pas donner suite à la proposition du Conseil fédéral en refusant même d’entrer en matière sur la discussion concernant l’indexation complète des rentes AVS au renchérissement. Le Parlement exerce ainsi une pression supplémentaire sur le pouvoir d’achat des retraité-es.
La compensation du renchérissement est un droit constitutionnel
Selon l’article 112 de la Constitution fédérale, les rentes doivent être adaptées au moins à l’évolution des prix. En d’autres termes, conformément au mandat constitutionnel, les rentes AVS auraient dû être augmentées de 3,4 % en 2021 et 2022 en raison du renchérissement. Les rentes AVS mensuelles s’élèvent actuellement en moyenne à 1 800 francs, les rentes moyennes des caisses de pension à près de 1 700 francs. Ces dernières risquent même de baisser encore avec le projet actuel sur les caisses de pension. Parallèlement, il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, les rentes des caisses de pension ne bénéficient pas de la compensation du renchérissement prescrite par la loi. Les rentes sont donc de toute façon soumises à une forte pression en raison du renchérissement élevé. Mais cela n’a guère impressionné la majorité bourgeoise du Parlement cette semaine.