Le réchauffement climatique cause d’importants dégâts qui entraînent des coûts élevés pour la collectivité à l’échelle mondiale. Une nouvelle étude de l’université de Mannheim et de la Banque centrale européenne chiffre désormais ces coûts pour l’Europe sur la période de l’été 2025. Selon les chercheur-euses, les coûts directs pour les seuls mois de juin, juillet et août s’élèvent à plus de 40 milliards de francs.
Les coûts directs sont dus aux inondations qui ont détruit des infrastructures, telles que des routes et des bâtiments, ou aux sécheresses qui ont entraîné des pertes de récoltes. Cependant, les coûts indirects, tels que les pertes de production pendant la réparation des infrastructures, l’augmentation des coûts de santé, ainsi que les dépenses liées à l’adaptation au réchauffement climatique ont également pesé sur de nombreux pays européens.
Les chercheur-euses soulignent qu’il ne s’agit là que d’un avant-goût. La pénurie de certaines marchandises, la baisse des rendements agricoles et d’autres effets sur les chaînes de production pourraient faire grimper la facture à 118 milliards de francs d’ici 2029.
L’Espagne, la France et l’Italie enregistrent des pertes de 9,3 milliards
Les pays les plus touchés cette année sont l’Espagne, la France et l’Italie. Ces trois pays enregistrent chacun environ 9,3 milliards de francs de pertes. À moyen terme, ils pourraient accumuler plus de 28 milliards de coûts dus aux vagues de chaleur et aux sécheresses récurrentes.
En Suisse, la catastrophe de Blatten en mai a déjà coûté plusieurs centaines de milliers de francs, en plus des immenses souffrances humaines qu’elle a causées. Selon des chercheur-euses, le réchauffement climatique a également joué un rôle important dans cette catastrophe. Les coûts supplémentaires liés à la reconstruction ne sont pas encore connus.
Il est clair que les phénomènes météorologiques extrêmes et les catastrophes naturelles continueront d’augmenter en Suisse en raison du réchauffement climatique causé par l’homme, tout comme leurs coûts : selon les estimations, les coûts cumulés des inondations, des coulées de boue, des glissements de terrain et des chutes de pierres depuis 1972 s’élèvent à plus de 17 milliards de francs.
La question n’est donc plus : combien notre politique climatique peut-elle coûter ? Mais plutôt : combien de milliards de francs allons-nous payer pour notre inaction ?
Un fonds pour le climat plutôt que des dommages climatiques
La Suisse doit investir dans une politique climatique viable pour l’avenir. C’est pourquoi le PS Suisse et les Vert-es ont déposé l’initiative pour un fonds climatique. Celle-ci prévoit d’investir chaque année entre 0,5 et 1 % du produit intérieur brut dans le développement des énergies renouvelables, soit entre 3,5 et 7 milliards de francs par an.
Les initiant-es souhaitent ainsi construire des panneaux solaires sur tout le territoire, promouvoir la rénovation des bâtiments dans toute la Suisse, développer les transports publics et garantir la préservation de la biodiversité. En outre, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée doit être combattue en finançant la formation initiale et continue dans le domaine des nouvelles technologies.