100 jours chaotiques avec Donald Trump : l’UDC a fait fausse route

Déjà 100 jours que Donald Trump est dans la Maison Blanche. 100 jours marqués par le chaos, les scandales, les violations du droit et le démantèlement. Malgré tout, en Suisse, les politicien-ennes de l’UDC ont continué à soutenir le 47e président des États-Unis.

Magdalena Martullo-Blocher (UDC) à gauche et Donald Trump à droite.
Images : keystone/Michael Buholzer/Unsplash

Les 100 premiers jours de Donald Trump au pouvoir ont semé un chaos considérable tant aux États-Unis que dans le reste du monde. Trump rêve d’annexer des territoires dans toutes les directions, démantèle rapidement les institutions démocratiques et érige des barrières douanières mondiales selon le principe du « tout et n’importe quoi ».

Alors que les critiques à l’égard de la nouvelle administration américaine se multiplient, l’UDC reste remarquablement peu impressionnée par cette dérive néofasciste. Avant même que le chaos douanier ne commence, l’autoproclamé « parti du peuple » a salué à plusieurs reprises Trump comme un modèle de politique nationale cohérente. Voici trois exemples.

 1 

Albert Rösti, conseiller fédéral : « Je penche plutôt pour Trump »

Avant même les élections de novembre 2024, le conseiller fédéral UDC Albert Rösti a fait sensation lors d’une table ronde dans une école de Bâle. À la question de savoir pour qui il voterait aux États-Unis, il a répondu : « Je penche plutôt pour Trump. » Cela lui a valu de vives critiques pour plusieurs raisons.

D’une part, il est très inhabituel que des membres du Conseil fédéral expriment publiquement leurs préférences pour un candidat d’une élection étrangère. D’autre part, Donald Trump reste un criminel et prédateur sexuel condamné, qui a en plus refusé de reconnaître le résultat des élections de 2020 en faveur de Joe Biden. Il partage donc la responsabilité d’une tentative de coup d’État et de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, au cours duquel cinq personnes ont perdu la vie.

En tant que conseiller fédéral démocratiquement élu, il est plus que discutable de la part d’Albert Rösti d’exprimer son soutien à un tel homme politique. Le Bernois est ensuite revenu sur ses propos et a déclaré à la RTS que c’était l’Albert Rösti « privé » qui s’était exprimé à ce moment-là. Mais est-ce vraiment mieux ?

 2 

Magdalena Martullo-Blocher, vice-présidente : « Trump aime la Suisse »

En février encore, la conseillère nationale et vice-présidente de l’UDC Magdalena Martullo-Blocher se disait convaincue que le président américain n’imposerait pas de droits de douane punitifs à la Suisse. « Trump aime la Suisse », déclarait la directrice d’EMS-Chemie à Tamedia. Le seul danger possible, selon la multimillionnaire, se trouvait dans le fait que la Suisse puisse être accidentellement assimilée à l’UE.

C’est pourquoi elle proposait d’entamer des négociations sur un accord de libre-échange avec les États-Unis. Magdalena Martullo-Blocher a même spéculé que Trump pourrait imposer des droits de douane punitifs à « tous les autres » et que la Suisse serait épargnée par de telles mesures. Le rêve d’un « avenir radieux et prometteur » commun, tel qu’elle l’espérait encore dans une interview accordée au Blick, s’est brusquement envolé le 3 avril : Trump a annoncé qu’il imposerait à la Suisse des droits de douane de 32 %, soit 12 % de plus que l’UE.

Magdalena Martullo-Blocher a réagi peu après en critiquant que le calcul du président américain « n’a absolument aucune pertinence », mais que son intention était de choquer : « C’est typiquement Trump », a-t-elle ajouté.

 3 

Nicolas Kolly, conseiller national : « Cet accord de Paris est affaibli »

Trump avait à peine signé son décret qui sortait les États-Unis de l’accord de Paris que l’élu UDC Nicolas Kolly proposait la même chose en Suisse. Pire encore, au microphone de la RTS, le Fribourgeois qualifie l’accord de Paris comme « affaibli par ce qu’il se passe dans le monde ». Ces propos ont suscité des critiques, car le politicien siège au conseil d’administration du Groupe E. L’entreprise produit et distribue de l’électricité, ce qui en fait un acteur essentiel dans la transition énergétique vers la neutralité carbone.

Quelques semaines plus tard, Nicolas Kolly fait marche arrière et vote contre la motion de son groupe aux Chambres fédérales. Il dit soutenir « une application restreinte » de l’accord de Paris en accord avec les objectifs climatiques approuvés par les votations populaires. Il semble que l’influence de Donald Trump ait des limites, même au sein de l’UDC.


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