À la mi-juillet, une douzaine de pays, dont la Colombie, l’Afrique du Sud et la Malaisie, ont décidé de prendre d’importantes mesures. Ils veulent empêcher que des armes, du matériel militaire ou des biens dits à double usage ne parviennent à Israël. Les porte-conteneurs susceptibles de transporter de telles marchandises se verront refuser l’accès à leurs ports. En outre, les marchés publics seront suspendus s’ils soutiennent la politique d’occupation radicale d’Israël.
Pression politique grâce aux sanctions
Les sanctions sont un moyen éprouvé d’exercer une pression économique et politique ciblée. Dans les années 1980, elles ont contribué à mettre fin au régime d’apartheid en Afrique du Sud, même si elles n’ont pas été le seul facteur déterminant. Depuis l’attaque russe contre l’Ukraine, de nombreux États ont renforcé leur politique de sanctions afin d’affaiblir économiquement Moscou et de l’isoler sur la scène internationale.
La Suisse, en revanche, se montre hésitante : dans les années 1980, elle a renoncé à prendre des sanctions contre l’Afrique du Sud, et lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, le président de la Confédération et ministre des Affaires étrangères de l’époque, Ignazio Cassis, n’a rejoint les mesures de l’UE qu’avec retard.
Des groupes de colons détruisent des livraisons d’aide humanitaire
En juin 2025, le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont sanctionné deux ministres israéliens. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Police Itamar Ben-Gvir avaient appelé à la violence et approuvé de graves violations des droits humains à Gaza.
L’Union européenne a également réagi à plusieurs reprises, notamment en prenant des sanctions contre des groupes de colons dont les membres bloquaient l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza. Ces mesures vont du gel des avoirs à l’interdiction d’entrée sur le territoire. Avant le mandat de Donald Trump, le gouvernement américain avait également pris des mesures contre ces personnes.
Le conseiller fédéral Cassis continue sur la voie de l’inaction
Le gouvernement suisse reste toutefois réticent. Il s’abstient de critiquer directement Israël ou de reprendre les sanctions de l’UE. Mais la pression sur Cassis continue de s’intensifier : une trentaine de professeur-es de droit international ont récemment reproché au Conseil fédéral son inaction. D’anciens conseiller-ères fédéraux-ales tel-elles que Ruth Dreifuss, Micheline Calmy-Rey et Joseph Deiss ont également appelé à une position plus claire.
S’ajoute à cela le mécontentement grandissant de la population. Un appel lancé par le PS Suisse contre la passivité de la Suisse face au génocide présumé à Gaza a par exemple rapidement recueilli plus de 130 000 signatures.