L’UE adopte une loi pour la protection de la nature et la biodiversité

Le Parlement européen a approuvé une loi sur la restauration de la nature en Europe. En effet, la destruction croissante des habitats entraîne la disparition de plus en plus d’espèces animales et végétales. Parmi elles, des espèces comme les abeilles ou les bourdons, qui pollinisent les plantes sauvages nécessaires aux activités humaines. Elles sont donc un élément important de la production alimentaire.

Photo : Unsplash (Laura Lauch)

Seuls 19 % environ des habitats naturels de l’Union européenne sont en bon état. Le reste est menacé ou déjà fortement endommagé. Les rivières, les lacs, les marais et les sols s’assèchent. L’écosystème forestier est menacé. La crise climatique provoquée par l’être humain provoque des vagues de chaleur extrêmes, des périodes de sécheresse et des inondations après de fortes pluies. La disparition d’innombrables espèces animales et végétales due à la destruction de leur habitat menace notamment notre approvisionnement en denrées alimentaires.

La disparition des insectes menace l’approvisionnement alimentaire

En Europe, quatre plantes sauvages nécessaires aux activités humaines sur cinq sont pollinisées par des insectes. De plus, les abeilles, les bourdons et les moustiques contribuent directement à la production alimentaire. Sans pollinisation, pas de fruits ni de légumes et c’est pour cela que la question de la biodiversité n’est pas qu’une question écologique mais également économique. Il est donc urgent d’enrayer la disparition de ces espèces.

Avec la loi sur la restauration de la nature, l’UE veut non seulement sauver la diversité de la faune et de la flore, mais aussi restaurer la capacité de résistance des habitats endommagés qui doivent de plus en plus faire face aux vagues de chaleur, aux périodes de sécheresse, aux inondations et aux autres effets négatifs de la crise climatique.

Environ 20% des surfaces terrestres et maritimes doivent être restaurées en tant qu’habitats naturels afin d’enrayer le déclin de la biodiversité, c’est-à-dire l’extinction d’innombrables espèces animales et végétales.

Les conservateurs voulaient bloquer la loi

Après des années de négociations, les ministres européen-nes de l’Environnement se sont mi-es d’accord sur un projet de loi. Mais au dernier moment, le Parti populaire européen (PPE) a retiré son assentiment, arguant que si moins de surfaces pouvaient être utilisées pour l’agriculture, il faudrait importer plus de denrées alimentaires. Ce n’est pourtant pas exact : la loi ne vise pas à créer de nouvelles zones protégées, mais seulement à restaurer celles qui existent déjà. L’expropriation de terres agricoles est explicitement exclue de la loi.

Le Parlement européen a désormais approuvé la proposition de loi par 336 voix pour, 300 voix contre et 13 abstentions. Les institutions compétentes négocient à présent le texte final. L’objectif est de parvenir à un accord avant les élections européennes de l’année prochaine.

Voici les objectifs de l’accord sur la protection de la nature :
  1. Restaurer 25 000 kilomètres de rivières à écoulement libre : seuls 40% des cours d’eau européens sont en bon état. L’agriculture non durable, l’hydroélectricité, les barrages et la navigation sont considérés comme les principales pressions impactant les rivières.
  2. Protéger et restaurer la biodiversité des forêts : environ 90 % de toutes les espèces animales et végétales du monde vivent dans les forêts. La forêt est donc l’écosystème présentant la plus grande biodiversité. De plus, elle stocke le CO₂ et purifie l’air que nous respirons.
  3. Améliorer la qualité de vie dans les villes : les grandes villes doivent être davantage végétalisées. Davantage de parcs, d’arbres et de plantes dans les zones urbaines contribuent à réduire la température et la consommation d’énergie due aux systèmes de refroidissement. Ils contribuent ainsi à une meilleure protection du climat.

Le Conseil des États met en péril les bases de la vie

En Suisse aussi, la diversité des espèces animales et végétales doit mieux être protégée. Et c’est bien là l’objectif principal des initiants de l’initiative sur la biodiversité. Cette initiative vise à ancrer une protection accrue de la biodiversité dans la Constitution fédérale. Plus de surfaces ainsi que des moyens financiers supplémentaires doivent être mis à disposition pour la biodiversité. Le Conseil fédéral a élaboré un contre-projet à cette initiative. Le Conseil national l’a approuvé en 2022 mais une majorité de centre-droit au Conseil des États a toutefois qualifié le projet d’« inutile » et a refusé d’en discuter. L’affaire retourne donc au Conseil national.

Une partie de cet article provient de kontrast.at.

1 COMMENTAIRE

  1. En espérant que en Suisse ce ne soit pas les chasseurs comme en France qui recevront des subventions pour préserver la bio diversité

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