Rendre la contraception gratuite, c’est permettre aux femmes de choisir plus librement une méthode de contraception adaptée. Cela doit permettre de renforcer leur autonomie et leur liberté de choix. La charge financière et mentale, qui pèse principalement sur les femmes, serait aussi allégée. C’est un des arguments du PS genevois, qui a lancé récemment une initiative pour la contraception gratuite pour toutes et tous.
Répondre aux attentes
Lorsque la contraception est rendue plus accessible, les personnes concernées choisissent plus souvent des méthodes à long terme comme les stérilets et les implants et renoncent à prendre la pilule. C’est ce qu’a démontré une étude de l’Université de Washington en 2021. En Suisse, seules 31 % des femmes utilisent régulièrement la pilule. La contraception gratuite permettrait donc d’assurer un accès élargi à l’offre de contraceptifs et de répondre aux attentes de toutes les femmes. La gratuité de la contraception est également un instrument de lutte contre la pauvreté, qui est souvent accentuée par des grossesses non désirées.
Alléger le fardeau pour les femmes
Dans l’immense majorité des cas, les frais de contraception sont encore pris en charge par les femmes. À cela s’ajoute la charge mentale liée à la crainte d’une grossesse ou à l’oubli de la pilule. En rendant les méthodes de contraception gratuites, y compris les préservatifs, l’initiative populaire du PS espère permettre un meilleur partage des responsabilités entre femmes et hommes.
Le monde avance
Un changement de mentalité est en cours autour de la contraception et de son accessibilité. Depuis 2022, la contraception est par exemple gratuite pour toutes les femmes de moins de 25 ans en France. Selon le Gouvernement, cette décision est motivée par un recul de l’usage de la contraception chez les jeunes femmes. Trois millions de jeunes femmes ont pu directement profiter de cette mesure.
Au Canada, la province de Colombie-Britannique a décidé de rendre la contraception gratuite pour toutes et tous, sur ordonnance, dès le 1er avril 2023. Selon les autorités politiques, cette mesure intervient en réponse aux nombreuses attaques contre les droits reproductifs fondamentaux, comme le droit à l’avortement. Genève leur emboîtera-t-elle le pas ?