Les consultations d’aide aux victimes ont triplé

En Suisse, une femme est assassinée environ toutes les deux semaines. Chaque jour, environ 130 femmes s’adressent aux centres d’aide aux victimes de violence. En juin, les maisons d’accueil pour femmes en Suisse étaient presque toutes surchargées. Aujourd’hui, de nombreuses organisations féministes tirent la sonnette d’alarme et appellent à une manifestation nationale dans le cadre de la campagne « 16 jours contre la violence basée sur le genre ».

La campagne « 16 jours contre la violence basée sur le genre » commence le 23 novembre. Photo : https://www.16jours.ch/

C’est un chiffre qui interpelle : depuis l’an 2000, le nombre de consultations dans les centres d’aide aux victimes a triplé. Il s’agit de menaces, d’insultes, de harcèlement sexuel, de viols, de lésions corporelles et de violence psychologique. Environ trois quarts des personnes concernées sont des femmes. À ce nombre élevé de signalements s’ajoute le nombre de personnes qui ne demandent pas d’aide.

Les maisons d’accueil pour femmes tirent la sonnette d’alarme

En juin, la Fédération Solidarité femmes de Suisse et du Liechtenstein (DAO) s’est adressée au public parce que les maisons d’accueil pour femmes n’avaient pratiquement plus de places libres. Celles-ci demandent le financement de plus de places et qu’il y ait plus de prévention contre la violence domestique. « Quand les maisons d’accueil pour femmes sont surchargées, les conditions de protection ne sont plus garanties. Le risque de tragédie est élevé. En Suisse, une femme meurt des suites de violence domestique presque tous les quinze jours », écrit la DAO dans son communiqué de presse.

L’un des problèmes relevés par la DAO est que la mise en œuvre de la loi sur l’aide aux victimes d’infractions est de la compétence des cantons. En effet, ce sont les cantons qui décident combien ils veulent dépenser pour l’aide aux victimes. De ce fait, il y a de grandes différences entre les cantons. De plus, la plupart des maisons d’accueil pour femmes en Suisse sont entièrement ou partiellement financées par le secteur privé.

La prévention de la violence, une priorité politique

Pour le lancement de la campagne « 16 jours contre la violence basée sur le genre », plus de 60 organisations appellent maintenant à une manifestation nationale le 23 novembre à Berne. Elles demandent à la Confédération et aux cantons de faire de la lutte contre les violences domestiques, sexuelles et sexistes une priorité politique. Cela implique qu’il y ait suffisamment de places et de logements de protection financés pour toutes les personnes victimes de violence. En outre, le financement de l’aide aux victimes et des centres de conseil doit être assuré. Actuellement, les maisons d’accueil pour femmes doivent s’occuper de la collecte de fonds, en plus de leur travail de conseil.

16 jours contre la violence basée sur le genre

La campagne « 16 Days of Activism Against Gender Violence » a été lancée en 1991 par le « Women’s Global Leadership ». Les 16 jours d’activisme commencent toujours le 25 novembre, Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, et se terminent le 10 décembre, Journée des droits humains. Ces dates visent à montrer clairement que les droits des femmes et des minorités de genre sont des droits humains. En 2008, Frieda — l’ONG féministe pour la paix a lancé pour la première fois en Suisse la campagne « 16 jours contre la violence envers les femmes ». Depuis, près de 180 organisations de défense des droits humains contribuent chaque année à la campagne en proposant un programme varié d’activités et d’événements.

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