Crèches : le PLR, l’UDC et Le Centre ne veulent pas aider les familles

En mars, le Conseil national a accepté de verser aux parents 20 % du prix moyen d’une place d’accueil extrafamilial en Suisse. Récemment, la majorité de droite et du centre de la Commission de l’éducation du Conseil des Etats a repoussé le traitement de ce sujet après les élections. La Suisse ne dépense que 0,1 % de son PIB pour l’accueil extrafamilial, des miettes en comparaison européenne. Le PS s’est offusqué de cette décision.

(KEYSTONE/Gaetan Bally)

Le projet proposé aurait permis de réduire la charge que les frais de garde font peser sur les parents, pour un coût d’environ 710 millions de francs par an. Soutenu par une large majorité des élu-es du Conseil national, il aurait en partie permis à la Suisse de rattraper son retard dans le financement de l’accueil extrafamilial.

En repoussant l’examen de ce projet après les élections fédérales, la majorité de droite et du centre Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des États bloque une mesure très concrète pour l’égalité. Cela permettra aussi à la majorité de droite et du centre d’enterrer le projet sans faire de vagues, estiment certain-es observateur-trices.

Les crèches protègent le pouvoir d’achat

Pourtant, investir dans les crèches et l’accueil extrafamilial permettrait de s’attaquer à plusieurs problèmes en Suisse. Selon un rapport du Conseil fédéral, les mères en Suisse reçoivent en moyenne 68 % de salaire en moins que les pères après le premier enfant. Selon la même étude, le développement de l’accueil extrafamilial des enfants pourrait remédier à cette situation négative.

Le fait que les mères arrêtent encore en majorité de travailler ou réduisent leur taux d’occupation au moment de la naissance a un impact négatif direct sur leurs revenus et leur retraite. Cela fait diminuer leur pouvoir d’achat et les pousse de manière disproportionnée vers la pauvreté.

Les crèches luttent contre la pénurie de main d’œuvre

En 2002 déjà, une étude de l’Université de Genève le confirmait : la pénurie de crèches génère un manque à gagner considérable, y compris pour la collectivité. L’étude estime que pour un franc investi, on récupère en moyenne trois francs pour la collectivité et un franc pour les pouvoirs publics au titre de recettes fiscales.

Face à la pénurie de main d’œuvre, des places en crèche abordables permettraient aux entreprises de recruter du personnel qualifié avec plus de facilité. Même l’Union patronale suisse, proche du PLR et de l’UDC, a rappelé récemment que des places en crèches abordables et subventionnées sont nécessaires pour l’économie suisse.

Les crèches renforcent l’égalité

Rendre les crèches plus abordables, c’est aussi agir concrètement pour l’égalité. En effet, cela encourage une plus grande participation des femmes au marché du travail. Avec pour conséquence, des revenus supplémentaires pour les femmes et les familles et des cotisations sociales supplémentaires. Alors que la Suisse a récemment perdu huit places dans un classement mondial sur l’égalité, des mesures concrètes sont donc nécessaires.

Il reste donc un espoir pour le financement des crèches : l’initiative sur les crèches. Une large alliance allant du centre-droit au PS et aux syndicats a déposé cet été environ 105 000 signatures pour une offensive en faveur des crèches. L’initiative demande davantage de places de crèche abordables dans toute la Suisse et de meilleures conditions de travail pour les employé-es des crèches. Mais de l’eau devrait encore couler sous les ponts d’ici au vote sur l’initiative.

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