Les partis de droite dissimulent l’origine de leur financement

La publication du financement des partis en Suisse fournit des informations importantes sur les structures de financement des partis politiques. Alors que le Parti socialiste suisse s’appuie fortement sur les petits dons et les cotisations de ses membres, les partis bourgeois bénéficient de dons importants et de fonds opaques.

Photo: Gian Ehrenzeller (Keystone)

Pour la toute première fois, les partis suisses ont dû dévoiler leurs budgets nationaux et leurs revenus pour l’année 2023. La lecture de ces derniers est d’autant plus passionnante qu’il n’existe pas de financement public des partis en Suisse. « direct » a examiné à la loupe les données du Contrôle fédéral des finances (CDF). Voici les trois principales conclusions à en tirer.

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Le PS Suisse est financé par de petits dons et les cotisations de ses membres

Le PS Suisse est principalement financé par des petits dons. Près de 40 000 petites donatrices et donateurs soutiennent le Parti, ce qui le place en tête de cette catégorie. Selon les chiffres du CDF, le PS Suisse reçoit environ 5,8 millions de francs de la part de plus de 37 000 donateur-trices. Selon les indications du Parti, ces derniers donnent en moyenne 72 francs. En outre, le Parti tire ses revenus des cotisations de ses membres : Plus de 30 000 membres versent 65 francs par an, ce qui représente environ 2 millions de francs. Les dons importants jouent en revanche un rôle marginal : en 2023, le Parti n’a pu comptabiliser que quatre dons de plus de 15 000 francs. Le don le plus élevé étant de 42 703 francs provient de la coopérative Raiffeisen. Ces dons importants ne représentent environ que 1 % des recettes totales du Parti.

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Fonds douteux pour le PLR et l’UDC

Contrairement au PS Suisse, les partis de droite que sont le PLR et l’UDC bénéficient de dons importants de la part de fondations et d’associations. Citons par exemple les « Amis du PLR », qui ont versé environ 700 000 francs au PLR l’année dernière, et la « Fondation pour une politique bourgeoise », qui a donné environ 600 000 francs à l’UDC durant la même période. Le problème est que l’origine de ces fonds n’est absolument pas claire. De telles structures soulèvent des questions sur la transparence et l’indépendance des partis et montrent en même temps qu’il y a encore une marge de progression dans les nouvelles règles en matière de transparence du financement de la politique.

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Les paiements aux hommes et femmes politiques restent secrets

Ce qui ne ressort pas non plus de la publication du financement des partis, ce sont les paiements des mandats et autres contributions financières à certain-es parlementaires. Les mandats de lobbying lucratifs contribuent de manière déterminante aux décisions politiques prises au Palais fédéral. Ils n’apparaissent toutefois pas dans la publication du financement des partis.

En outre, les partis bourgeois financent souvent leurs campagnes de votation par le biais de groupes et d’associations de lobbying qui n’apparaissent pas non plus dans cette publication. À l’inverse, les partis de gauche comme le PS mènent leurs campagnes de votation en grande partie par le biais de leur propre secrétariat, soutenu par de petits dons.

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