Des milliards pour les autoroutes, les trains de nuit victimes des coupes

Le Conseil fédéral et le Parlement veulent continuer à étendre les autoroutes. Le 24 novembre, un projet d’extension de plusieurs milliards sera soumis aux urnes. Mais ce n’est pas la seule manœuvre contraire aux objectifs climatiques de la Suisse du conseiller fédéral Albert Rösti : l’ancien lobbyiste de l’automobile a décidé de suspendre l’argent prévu dans la loi pour la promotion des trains de nuit avec effet immédiat.

(KEYSTONE/Michael Buholzer)

Pour la majorité de droite, les autoroutes en Suisse devraient être élargies à six endroits et comporter jusqu’à huit voies. Coût de la mesure : 5,3 milliards de francs. Le PS, les Vert-e-s ainsi que les associations de protection de l’environnement et de transport ont lancé un référendum contre ce projet. Le dernier mot sur cette extension de plusieurs milliards reviendra donc au peuple le 24 novembre. Parallèlement, le Conseil fédéral a annoncé fin septembre qu’il supprimait les fonds prescrits par la loi sur le CO2 pour les transports respectueux du climat. Principale victime : les fonds destinés aux trains de nuit.

L’augmentation du trafic entraîne une augmentation des émissions de CO 2

Le transport est à l’origine d’environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre en Suisse. Environ deux tiers des émissions de CO2 dues au trafic sont causés par les voitures individuelles. Les effets de l’augmentation de la capacité des routes sont déjà prévisibles : le trafic augmentera.  C’est ce que démontrent de nombreuses études sur les transports. L’extension n’atteindra donc pas son objectif. S’il y a plus de place sur les autoroutes, davantage de gens utiliseront leur voiture et rempliront ainsi les nouvelles voies. Cela entraîne également une augmentation du trafic à la campagne, dans les villes et dans les agglomérations. C’est pour cette raison que l’extension des routes nationales sur laquelle la population s’exprimera ne résoudra en aucun les difficultés actuelles. La solution ? Une meilleure gestion du trafic.

L’extension prévue pour les autoroutes compromet les objectifs climatiques que la Suisse s’est fixés dans la loi, ainsi que ceux fixés par l’Accord de Paris sur le climat. Si la Suisse veut atteindre un bilan net nul d’ici 2050, nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier dans le domaine des transports.

Les trains de nuit victimes de l’austérité

Le conseiller fédéral Albert Rösti ne veut pas seulement développer les autoroutes, il tire également le frein  pour tout ce qui concerne les transports publics, plus respectueux du climat. Les trains de nuit et leur développement très attendu en ont été la première victime. L’ancien lobbyiste de l’automobile ne se soucie visiblement pas du fait que les investissements ont été inscrits dans la loi par le Parlement.

Selon la nouvelle Loi sur le CO₂, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025, 30 millions de francs devaient être dépensés chaque année pour la promotion des trains de nuit. Mais il n’en sera rien. Car avant que les premiers fonds ne soient alloués, le ministre des transports Albert Rösti les a bloqués. Il en va de même pour les 47 millions de francs par an prévus par la Loi sur le CO2 pour la promotion des bus et des bateaux électriques.

Le 24 novembre, la population n’aura pas la possibilité de se prononcer sur ces mesures d’économie. Mais un non à l’extension des autoroutes à coups de milliards serait certainement un coup dur pour la politique des transports rétrograde et simpliste du conseiller fédéral UDC.

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