« 100 000 signatures, c’est un signe clair. Ces personnes ne comprennent pas que le Conseil fédéral et le Parlement veuillent investir 5,3 milliards de francs dans l’extension des autoroutes en pleine crise climatique », a déclaré le président de l’ATE Ruedi Blumer lors du dépôt du référendum contre l’extension des autoroutes, qui coûtera 5,3 milliards de francs.
Juste avant l’expiration du délai de collecte, l’alliance « Stop à la folie autoroutière » a déposé aujourd’hui à la Chancellerie fédérale deux fois plus de signatures que nécessaire. Le peuple aura donc le dernier mot.
Qui sème des routes récolte du trafic
Comme l’indique l’organisation « Global Carbon Project », les émissions ont battu tous les records précédents en 2023. Actuellement, le transport motorisé de personnes est à l’origine d’environ un tiers de toutes les émissions de CO2 en Suisse. Pour atteindre l’objectif net zéro d’ici 2050, inscrit dans la loi sur la protection du climat, le trafic motorisé doit être réduit de manière significative.
Le projet d’extension de plusieurs milliards visant à augmenter la capacité des autoroutes est diamétralement opposé à cet objectif. En effet, selon les recherches, si les autoroutes sont agrandies, plus de voitures circuleront tôt ou tard sur ces routes. Différentes études montrent que le nombre de kilomètres parcourus augmente proportionnellement à l’extension des routes. Pour éviter les embouteillages, il faudrait au contraire rendre le train et le bus moins chers ou la voiture plus chère et donc moins attractive.
Les transports publics doivent devenir plus attractifs
Pour que la mobilité soit plus respectueuse du climat et que les transports publics soient plus attrayants et moins chers, il faudrait donc investir davantage dans le rail et le bus. Mais la route est toujours privilégiée, comme le montrent les chiffres : actuellement, 70 % de tous les kilomètres parcourus en Suisse le sont encore en voiture. Dans le même temps, un abonnement général coûte aujourd’hui environ 86 pour cent de plus qu’en 1990. Au cours de la même période, les coûts du transport individuel motorisé n’ont augmenté que d’environ un quart.