Contrairement au Conseil national, le Conseil des États s’est prononcé en faveur du maintien du soutien financier à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugié-es de Palestine (UNRWA). Il a rejeté par 25 voix contre 19 et une abstention une proposition de l’UDC demandant la suppression totale des fonds suisses versés à l’organisation.
Des moyens financiers déjà réduits
Malgré la réduction de la contribution suisse à l’UNRWA pour l’année 2024, décidée par la majorité de centre-droit au Parlement, qui est passée de 20 à 10 millions de francs suisses, un financement supplémentaire reste possible. Le Conseil des États envoie ainsi un signal clair en faveur de la poursuite de l’aide humanitaire dans la région.
Car celle-ci est absolument nécessaire : la détresse humanitaire de la population de Gaza est indescriptible. Les travailleur-euses humanitaires sur place parlent d’une « apocalypse ». Le magazine médical « The Lancet » estime que plus de 60 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023. Une grande partie de l’étroite bande côtière est en ruines.
L’UNRWA fournit actuellement une grande partie de l’aide humanitaire. D’autres organisations telles que le Comité international de la Croix-Rouge et Médecins sans frontières soulignent régulièrement qu’il ne leur serait pas possible de remplacer complètement le travail de l’UNRWA. L’UNRWA est la seule organisation capable de fournir cette aide sur place.
La coopération internationale est mise à rude épreuve
De manière générale, le financement de l’aide humanitaire et de la coopération internationale (CI) est très difficile à soutenir au sein du Parlement, qui est dominé par les partis bourgeois. Selon le plan financier, la Suisse ne consacrera plus que 0,34 % de son produit intérieur brut à la CI en 2028. L’objectif de l’ONU, que la Suisse a également adopté, est de 0,7 %, soit deux fois plus.
Les dépenses supplémentaires pour l’armée se font sur le dos de la coopération internationale. Nicole Stolz, directrice de la coopération au développement de l’organisation humanitaire Swissaid, a qualifié cette évolution de fatale dans une interview accordée à « direct » : « Même si je peux comprendre que la situation mondiale nécessite des investissements ciblés dans la capacité de défense, il est néanmoins désastreux de le faire sans plan et aux dépens des personnes les plus pauvres du monde. »
Je salue cette décision! Elle est en totale cohérence avec l’ADN de la Suisse. Prochaine étape: plaider pour que l’aide à l’UNRWA se poursuit. Une aide matérielle mais pas uniquement. Pourquoi pas une accession au prix Nobel de la Paix! Car celle-ci est aussi inscrite dans l’ADN de cette organisation et de ceux qui la font vivre.