Le premier mandat de Donald Trump a montré la voie à suivre. Il continuera à saper la démocratie et sera un modèle pour l’extrême droite au niveau international. En Suisse, l’UDC tentera de le copier.
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Recul des droits des femmes
Trump lui-même a été condamné pour abus sexuels. Et sa politique se caractérise par sa misogynie. Sous Trump, plusieurs États ont interdit l’avortement, il a modifié les lois de manière à ce que les cas de violence psychologique envers les femmes ne soient plus enregistrés. Il a réduit les programmes de prévention contre la violence sexuelle et les propos sexistes sont devenus une marque de fabrique de ses interventions. Pour la Suisse, le succès de Trump comporte le risque d’une normalisation de ce type de politique. Ainsi, l’UDC a déjà lancé deux initiatives infructueuses contre le droit à l’avortement et mise de plus en plus sur des coupes dans les refuges pour femmes et les programmes de protection des victimes.
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La démocratie sous pression
Fraude électorale, évasion fiscale et prise d’assaut violente du Capitole – Donald Trump n’est pas seulement controversé, il représente également une menace pour les structures démocratiques. Le 6 janvier 2021, lorsqu’il a fomenté l’assaut contre le Capitole, il a activement tenté d’empêcher l’élection de son successeur. Aujourd’hui encore, Trump se considère comme la victime d’une « chasse aux sorcières » imaginaire et se présente comme une figure anti-establishment, bien qu’il fasse partie des hommes les plus puissants des Etats-Unis. En Suisse aussi, on peut établir des parallèles : bien qu’ils soient majoritaires au Conseil fédéral, le PLR et l’UDC se mettent de plus en plus en scène en tant qu’« opposition » afin de critiquer la politique du Conseil fédéral avec un fort impact public. Cette stratégie rappelle fortement la rhétorique de Trump.
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Négation de la crise climatique
A une époque où la crise climatique représente un défi existentiel, Trump a fait en sorte que les États-Unis se retirent de l’accord de Paris sur la protection du climat. En tant que président des États-Unis, Trump s’est systématiquement opposé aux mesures de protection du climat. Pendant la campagne électorale, il s’est plutôt moqué du réchauffement climatique : « Nous aurons un peu plus de place sur la plage, ce qui n’est pas la pire chose au monde », a-t-il déclaré. En Suisse aussi, cette attitude renforce ceux qui ignorent ou minimisent le changement climatique. Le président de l’UDC Marcel Dettling estime qu’il vaut mieux avoir trop chaud que trop froid, et la conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher voit même dans la crise climatique des avantages pour le tourisme estival.
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Les milliardaires au pouvoir
Trump aime se mettre en scène comme un homme du peuple, bien qu’il soit issu d’une famille de millionnaires. En tant que président, il a surtout promu les intérêts des super-riches, baissé les impôts pour les grandes entreprises et s’est engagé en faveur de ses partisans les plus fortunés. Il en va de même aujourd’hui : des milliardaires comme John Paulson et Elon Musk sont prêts à servir de conseillers pour faire valoir leurs intérêts et défendre les privilèges fiscaux pour les plus riches.
Nous observons la même chose en Suisse : malgré plusieurs défaites sur des projets fiscaux, les partis de droite travaillent sans relâche à de nouveaux privilèges fiscaux pour les riches et les entreprises. La politique économique de Trump pourrait encore renforcer cette tendance.
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La haine des migrant-es
La politique radicale de Trump à l’encontre des personnes migrantes est illustrée par le très controversé « Muslim Ban », une interdiction d’entrée aux USA pour les personnes originaires de pays majoritairement musulmans, ainsi que par la séparation traumatisante des familles à la frontière mexicaine. Ces mesures sont symboliques de sa politique « America First ». Son électorat est mobilisé par l’isolement et la peur des « étrangers ». L’UDC suit déjà la même voie et veut refuser le droit d’asile aux femmes afghanes ou empêcher que les réfugié-es de pays en guerre puissent retrouver leurs proches en sécurité grâce au regroupement familial. La réélection de Trump et son attitude radicale seront l’exemple d’une sévérité encore plus grande à l’égard des personnes qui ont déjà tout perdu à cause des conflits armés.
Je pense qu’on doit aussi se poser la question de savoir: pourquoi de plus en plus des pays occidentaux plébiscitent les populistes de droite ? La gauche ou les politiques de gauche sont devenus de plus en plus déconnectés des réalités de leurs concitoyens.
Car par exemple parler du réchauffement climatique (d’emblée c’est bien pour notre protection de notre maison commune qui est la planète, mais il faut savoir à quel moment parler de ce sujet) à un ouvrier ou à un étudiant qui a du mal à joindre les deux bouts du mois ou à payer ses cours respectivement, c’est comme donner du pain à quelqu’un qui a soif, vous comprenez que cette personne cherchera de l’eau ailleurs, d’où la victoire des populistes qui ont des discours simples cadrés sur les besoins des individus sans leur parler des choses qui n’intéressent pas à ces personnes avec des argumentations élitistes.
Et il faut aussi que la gauche repense son modèle bureaucratique de l’administration publique et même être clément sur certaines choses, loin du zèle administratif surtout quand le citoyen faut une requête formelle (je parle en connaissance de cause), l’homme d’aujourd’hui veut plus de simplicité dans ces procédures administratives et de clémence sur certaines choses, ce que les populistes font bien.
Donc à mon avis la gauche ou les gauches actuelles doivent repenser leur rapport politique vis à vis des citoyens notamment des classes sociales populaires, pour que les citoyens reviennent à la gauche.