Pourquoi les ultra-riches ont peur de « l’initiative pour l’avenir »

Des ultra-riches ont utilisé leur influence dans les médias pour menacer de quitter la Suisse si « l’initiative pour l’avenir » était acceptée par le peuple. L’initiative veut faire participer les ultra-riches au financement de la lutte contre le dérèglement climatique. Pourquoi les ultra-riches en particulier ? Car ce sont avant tout eux qui ont profité du système responsable de la crise climatique.

Photo : LDD

L’information a fait le tour de la presse : l’entrepreneur ferroviaire Peter Spuhler et la conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher, tous deux milliardaires et élus UDC , ont lancé une grande opération de chantage public contre « l’initiative pour l’avenir ». Comment ? En menaçant de quitter la Suisse si la part de leur héritage dépassant les 50 millions de francs était imposée à 50 %  pour financer la lutte contre le dérèglement climatique. « direct » a sorti sa calculette et vous explique pourquoi une taxation plus solidaire des ultra-riches est une bonne idée.

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Les riches polluent 10 fois plus que les pauvres

Plus le revenu d’un ménage est élevé, plus ses émissions de CO2 sont importantes. C’est la conclusion d’une étude suisse menée récemment avec le soutien de Caritas Suisse et de la Haute école de Zurich. La raison principale de ce déséquilibre : les riches consomment plus que les personnes à faible revenu et génèrent ainsi plus d’émissions. Inversement, cela signifie que pour atteindre la neutralité carbone, tous les ménages doivent réduire leurs émissions – mais les riches beaucoup plus que les pauvres.

Les 10 % les plus riches de la population suisse génèrent dix fois plus d’émissions que les 10 % les plus pauvres. Toujours selon l’étude, le chauffage et les transports sont les catégories de consommation qui pèsent le plus lourd dans la balance. Ce sont donc dans ces domaines que la politique climatique suisse devrait se concentrer. L’achat de denrées alimentaires et les émissions liées au chauffage augmentent certes avec le revenu, mais nettement moins que celles dues aux transports.

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Les ultra-riches sont toujours plus riches

Depuis 2020, les cinq hommes les plus riches du monde ont vu leur fortune doubler. Au même moment, cinq milliards de personnes sont, elles, devenues plus pauvres. C’est le constat alarmant que soulève l’ONG Oxfam, spécialisée dans la lutte contre les inégalités mondiales, dans un rapport publié en début d’année.

Un exemple ? Jeff Bezos, patron de la puissante Amazon, est un des hommes les plus riches du monde. Depuis 2020, sa fortune a augmenté de 32,7 milliards de dollars. Le constat d’Oxfam sur les ultra-riches est clair : en faisant peser une forte pression sur les travailleurs et les travailleuses, en évitant les impôts, en privatisant l’État et en participant grandement au réchauffement climatique, les multinationales et leurs propriétaires creusent les inégalités et contribuent à gonfler toujours plus la fortune de leurs riches propriétaires.

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Des ultra-riches veulent payer plus d’impôts

Près de 300 millionnaires, économistes et élu-es ont demandé dans une lettre ouverte un impôt mondial sur les riches. Celui-ci devrait être introduit rapidement, car les inégalités ont pris une « ampleur dangereuse ». Selon ces ultra-riches, les inégalités menacent la stabilité politique dans le monde entier.

Les signataires se réfèrent à l’impôt minimum sur les multinationales, récemment mis en œuvre, et demandent : « Pourquoi ne pas lancer une coopération mondiale similaire pour l’imposition de la fortune privée ? » Parmi les signataires figurent notamment des économistes de renom comme Gabriel Zucman, Jayati Ghosh, Kate Raworth, Joseph StiglitzLucas Chancel et Thomas Piketty. Le sénateur américain Bernie Sanders et l’ancienne présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, Maria Espinosa, ont également signé la lettre.

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