Le 22 octobre, la population suisse renouvellera son Parlement. La législature qui s’achève a connu certains grands succès en matière climatique. Les investissements publics ont été reconnus par la population comme essentiels pour la transition énergétique. « direct » revient sur les moments les plus marquants :
? La population soutient la stratégie du PS
Le 18 juin 2023, la population a accepté à une large majorité la Loi climat. Et cela malgré une campagne de fake news de l’UDC, financée à coups des millions. L’objectif de 0 émission carbone nette d’ici 2050 est désormais ancré dans le droit suisse. Pour l’atteindre, la Confédération investira deux milliards dans le remplacement des chauffages et soutiendra les entreprises innovantes.
L’acceptation de cette loi est une révolution dans le monde politique suisse. Les investissements publics en faveur de la transition énergétique sont ainsi inscrits dans la loi. L’initiative pour un fonds climat veut renforcer ces investissements. Elle a été lancée par le PS, en collaboration avec les Vert-es. L’initiative demande d’investir chaque année entre 0,5 % et 1 % du PIB dans la transition énergétique et sociale.
Malgré la campagne de désinformation de l’UDC, la population a clairement voté en faveur d’une meilleure protection du climat et de la sécurité de l’approvisionnement. Une majorité s’est prononcée en faveur de la transformation écologique par des investissements publics. Le PS prévoit maintenant de passer à l’étape suivante avec son initiative pour un fonds climat.
Samuel Bendahan, co-président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales
? Les services publics à la rescousse
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a une nouvelle fois montré l’importance d’un approvisionnement en électricité renouvelable et autonome pour la Suisse. Le Parlement a accepté de commencer à libérer notre pays de sa dépendance au pétrole, au gaz et à l’uranium en investissant dans la production d’énergie renouvelable locale.
Grâce à une nouvelle loi fédérale, la Suisse doit pouvoir rapidement et massivement développer les énergies renouvelables et renforcer l’efficacité énergétique. Le PS a notamment obtenu une accélération du développement de l’énergie solaire sur les parkings. Les partis bourgeois ont affaibli certaines de ces évolutions au Conseil des États.
La guerre en Ukraine et l’explosion des prix ont démontré une chose : le PS a toujours eu raison de s’opposer à la privatisation de l’électricité. En faisant de l’approvisionnement en électricité un service public, nous avons évité des hausses de prix massives comme ailleurs en Europe. La transition énergétique doit elle aussi devenir un service public.
Mathilde Crevoisier Crelier, conseillère aux États (JU)
Ces succès ont été très importants pour la protection du climat et la sécurité de l’approvisionnement. Mais pour atteindre la neutralité carbone de la Suisse en 2050, il faut accélérer le tempo. L’UDC, le PLR et Le centre se sont régulièrement opposés à des projets efficaces. Ils auraient permis de financer une politique climatique au service de la population.
? Le lobby pétrolier s’impose
Le refus de la Loi sur le CO2 en 2021 a été une déception pour la protection du climat. La nouvelle loi aurait permis de réduire de moitié nos émissions de CO2 d’ici à 2030. En augmentant la taxe sur le CO2, elle aurait permis de financer les rénovations de bâtiments. La campagne de l’UDC, financée à coups de millions par les lobbies du pétrole et de l’automobile, a fait échouer ce projet dans les urnes.
L’UDC s’est mise au service du lobby pétrolier lors de la votation sur la Loi CO2 . Avec des investissements publics nous pourrions garantir que la transition énergétique soit rendue possible dans toutes les régions et qu’elle profite à toutes et tous, indépendamment du revenu.
Cédric Wermuth, co-président du PS Suisse
? Des milliards pour les autoroutes
Au Parlement, le lobby automobile est très puissant dans les rangs de l’UDC et du PLR. Peu avant la fin de la législature, il a réussi à s’imposer au Conseil national et au Conseil des États. Comment ? En acceptant une extension des autoroutes pour 5,3 milliards de francs. Les projets prévus vont à l’encontre de la protection du climat et entraîneront une augmentation du trafic. Un référendum sera lancé contre cette décision par des associations, soutenues par le PS et les Vert-es. Alors que les coupes budgétaires de Karin Keller Sutter poussent les transports publics à augmenter leurs tarifs, la majorité de droite et du centre a clairement montré qu’elle ne souhaite pas investir pour une Suisse climatiquement neutre.
Il faut enfin aller de l’avant en matière de pistes cyclables, zones piétonnes et transports publics dans les agglomérations. De telles transformations sont positives pour la mobilité de la population ainsi que pour l’environnement.