Retraites, primes et autoroutes : voici ce qui nous attend en 2024

En mars, les électeurs décideront si la perte du pouvoir d'achat des retraité-es doit être compensée par une 13e AVS. En été, la question de savoir si les primes d'assurance maladie doivent enfin être plafonnées sera soumise au vote. En outre, les citoyen-es devront se prononcer sur l'extension des autoroutes, qui coûtera des milliards au détriment du climat.

Des personnes marchent a cote d'un panneau "On vote aujoud'hui" lors des elections federales 2019 dans le canton de Neuchatel ce dimanche 20 octobre 2019 a Neuchatel. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

En 2024, les électrices et électeurs seront mis-es à forte contribution. De nombreux autres projets sont prêts à être soumis au vote : il s’agit notamment de deux projets d’affaiblissement du droit de bail ainsi que du projet de réforme des caisses de pension, qui pourrait entraîner des réductions douloureuses des rentes pour de nombreuses personnes.

Le renchérissement ronge les rentes AVS

La hausse des loyers, des primes d’assurance maladie et des prix des denrées alimentaires met de plus en plus sous pression le pouvoir d’achat des retraité-es. Selon les données des syndicats, le renchérissement leur fera perdre un mois de rente d’ici fin 2024. Les prix élevés touchent particulièrement les personnes ayant une faible rente. Une 13e rente AVS devrait permettre de compenser cette perte de pouvoir d’achat. Le 3 mars, nous voterons sur l’initiative.

Vers la retraite à 67 ans ?

Le 3 mars, les électrices et électeurs se prononceront également sur l’initiative des jeunes libéraux-radicaux sur les retraites. Celle-ci veut faire augmenter l’âge de la retraite. Les personnes à bas et moyens revenus sont ainsi doublement pénalisées : elles ne peuvent pas se permettre de prendre leur retraite plus tôt et vivent en moyenne moins longtemps que les personnes à hauts revenus.

Plafonner les primes pour stopper leur explosion

Les primes d’assurance-maladie élevées font partie des principales préoccupations de la population suisse. Rien d’étonnant, puisqu’elles augmentent fortement depuis des décennies. En 2024, la hausse moyenne sera de 8,7 %. L’allègement des primes par les cantons est très en retard sur la hausse des primes. Le 9 juin, nous voterons sur l’initiative d’allègement des primes du PS. L’initiative demande que personne ne doive payer plus de 10 % de son revenu pour les primes d’assurance-maladie. Le Conseil fédéral aurait souhaité adopter un contre-projet substantiel à l’initiative, mais le Conseil des États a réduit drastiquement les moyens mis à disposition. Les électrices et électeurs pourront donc décider s’ils et elles souhaitent un allègement des primes.

Résilier et augmenter plus facilement les loyers : le référendum a abouti

Le double référendum contre l’attaque de la majorité bourgeoise contre le droit de bail devrait également être soumis au vote. Deux projets visent à affaiblir la protection contre les résiliations et à rendre la sous-location plus difficile. Selon le comité référendaire, la droite poursuit un objectif clair avec ces modifications du droit de bail : pouvoir faire augmenter plus facilement les loyers. C’est donc surtout le lobby immobilier qui s’engage en faveur du projet. Après la deuxième augmentation du taux d’intérêt de référence et les hausses de loyers correspondantes, une (double) victoire du comité référendaire des associations de locataires semble plus probable.

Payer plus pour une rente moins élevée : la réforme des caisses de pension

Le projet de loi sur les caisses de pension poursuivait initialement trois objectifs : garantir les rentes, assurer leur financement et améliorer les rentes du deuxième pilier pour les femmes. Il ne reste rien de ces objectifs. Le projet actuel entraîne une augmentation des coûts et, parallèlement, une réduction des rentes. C’est pourquoi le PS et les syndicats ont lancé un référendum contre le projet, qui devrait également être soumis au vote en 2024. La campagne promet d’être explosive : même le président de l’Union suisse des paysans, Markus Ritter (Le Centre) a parlé d’une charge énorme pour les personnes à bas revenus. La Chambre suisse des experts en caisses de pension a même appelé, dans une lettre ouverte au Parlement, à rejeter le projet lors du vote final afin de permettre une meilleure réforme.

Élargir les autoroutes à coups de milliards

Les autoroutes suisses doivent être élargies à hauteur de 5,3 milliards. C’est ce qu’a décidé le Parlement lors de la session d’automne. Le référendum contre cette extension à coups de milliards devrait également être soumis au vote en 2024. Pour le comité référendaire, ce projet commandé par le lobby automobile se fera au détriment de la protection du climat. Les projets prévus vont à l’encontre de la protection de l’environnement et entraîneront une augmentation de trafic dans les agglomérations et les villes. De nombreuses études le confirment : si la capacité des autoroutes est augmentée, il y aura tôt ou tard plus de voitures sur ces routes. Cette extension est donc en contradiction avec les objectifs climatiques que la Suisse s’est fixés. Actuellement, le transport motorisé de personnes est à l’origine d’environ un tiers de toutes les émissions de CO2 en Suisse. Pour atteindre l’objectif de zéro émission net en 2050, inscrit dans la Loi sur la protection du climat, le trafic motorisé doit être sensiblement réduit.

1 COMMENTAIRE

  1. que 2024 soi meilleur pour les retraités et les gens en précarités, le 3 mars nous votons pour
    un 13éme de retraite ce sera un test pour voir entre la suisse allemande et romand le QR
    de la vision des gens.Bien à vous tous et continuons à ce battre pour une justice sociale.
    PS: Bravo à Pierre-Yve Malliard et tous pour l’engagement pour la gauche.

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