Ce 1er mai, il est nécessaire d’analyser la situation politique actuelle. Les mouvements d’extrême droite, les élites ultra-riches, les réseaux libertariens et les cercles fondamentalistes sont en train de former une alliance contre les travailleur-euses. Il s’agit d’une attaque coordonnée venue d’en haut contre les acquis sociaux, obtenus de haute lutte pendant des décennies. Ces acquis s’avèrent désormais gênants pour celles et ceux qui veulent préserver leur richesse et leur pouvoir.
Cette attaque est multiple : les droits à l’égalité sont réduits, les droits du travail sont vidés de leur substance, l’État social est systématiquement démantelé. Ce démantèlement s’accompagne d’une campagne de dénigrement bruyante contre les migrant-es, les réfugié-es et les minorités. La méthode est bien connue : en désignant des boucs émissaires, on n’a pas besoin de proposer des solutions aux problèmes réels.
La richesse augmente, la justice diminue
Alors que les bénéfices des entreprises et les fortunes individuelles atteignent des niveaux records, les travailleur-euses sont de plus en plus laissé-es pour compte. Les salaires ne suivent pas la hausse des prix, le pouvoir d’achat diminue et les coûts du logement et des primes explosent. Le discours de « la prospérité pour tou-tes » n’est plus qu’une façade. Elle cache une redistribution ciblée des richesses, du bas vers le haut.
Au lieu de discuter de solutions équitables, la droite conservatrice empoisonne le débat. C’est également le cas en Suisse : les migrant-es sont rendu-es responsables de problèmes qu’ils et elles n’ont ni causé, ni les moyens de résoudre.
Initiative de l’UDC : une attaque dangereuse contre les droits sociaux
L’initiative dite « Suisse à 10 millions » de l’UDC est un exemple actuel de cette dynamique. Sous prétexte de « protection de la population », le parti prône non seulement une politique d’asile rigide, mais accepte également la fin de la libre circulation des personnes et de la protection des salaires. Cette initiative ne contribue en rien à la solution, mais attise plutôt les tensions. Elle nuit à la démocratie, à l’économie et surtout aux salarié-es.
Particulièrement inquiétant : les forces néolibérales et les politicien-nes du « centre » politique s’abstiennent de toute opposition sérieuse. Au contraire, avec des propositions visant à supprimer les salaires minimums cantonaux, à allonger le temps de travail, à reporter l’âge de la retraite et à assouplir le droit du travail, ils et elles jettent de l’huile sur le feu. Le rapprochement avec l’extrême droite est tacitement accepté, voire recherché.
Que faire le 1er mai ? Organiser la solidarité
L’histoire nous enseigne que les acquis sociaux n’ont jamais été accordés volontairement. Ils ont toujours dû être conquis de haute lutte. Aujourd’hui encore, un contre-mouvement fort et bien organisé est nécessaire. Les syndicats, les partis de gauche, les mouvements sociaux et toutes les forces progressistes sont appelés à s’opposer résolument à cette évolution dangereuse.
Ce 1er mai, des manifestations auront lieu dans toute la Suisse sous le slogan « la solidarité plutôt que la haine ». Vers l’aperçu.