Le harcèlement sexuel concerne une femme sur trois entre 16 et 25 ans

Le harcèlement sexuel sur le lieu de travail reste un problème massif : en Suisse, une personne active sur deux a déjà subi des agressions sexistes ou sexuelles. Les femmes et les jeunes personnes actives sont particulièrement touchées. Une nouvelle étude montre que de nombreuses entreprises n’assument pas leur responsabilité légale en matière de prévention – et demande des mesures claires contre ces violences.

(KEYSTONE/Christian Beutler)

En Suisse, une personne active sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel ou sexiste sur son lieu de travail. C’est ce que montre une nouvelle étude du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) et du Secrétariat d’État à l’économie (SECO). Les femmes, les jeunes personnes actives et les apprenti-es sont particulièrement touché-es. Les résultats mettent en lumière la large diffusion du harcèlement sexuel en Suisse.

Les femmes et les jeunes employé-es particulièrement touché-es

44 % femmes et 17 % des hommes déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle. Plus de la moitié des personnes interrogées ont été confrontées à des comportements sexistes ou sexuels, allant de commentaires suggestifs à des attouchements indésirables, voire à des agressions. Particulièrement jeunes femmes est particulièrement alarmante : une femme sur trois entre 16 et 25 ans a été touchée rien que l’année dernière. L’étude montre clairement que le harcèlement sexuel n’est pas un cas isolé. Il se retrouve dans tous les secteurs, mais est particulièrement fréquent dans les domaines où il y a beaucoup de contacts avec la clientèle, comme la gastronomie, la santé ou les banques. La plupart du temps, ce sont des collègues de travail masculins qui en sont les auteurs, souvent aussi dans des rapports hiérarchiques.

Un problème structurel aux conséquences importantes

Le harcèlement sexuel n’est pas seulement une transgression de la sphère personnelle, mais un problème structurel aux conséquences graves. Les personnes concernées souffrent souvent de honte, de stress et d’insécurité. Il n’est pas rare qu’elles décident de changer de travail. Le climat de travail est affecté pour tou-tes les collaborateur-trices lorsque les remarques sexistes ou les attouchements indésirables font partie du quotidien.

Selon la loi sur l’égalité et la loi sur le travail, les employeurs sont tenus de protéger leurs collaborateur-trices contre le harcèlement sexuel et de prendre des mesures préventives. Pourtant, dans une entreprise sur cinq, il n’existe aucune mesure de prévention ou d’intervention. De plus, selon l’étude, de nombreux employeurs et employé-es ne sont pas suffisamment informé-es sur le cadre juridique. Cela complique aussi bien la prévention que le soutien aux personnes concernées.

Des mesures claires sont exigées

L’étude recommande de lutter systématiquement contre le harcèlement sexuel par des mesures contraignantes. Cela comprend des formations régulières, des voies de signalement claires et une surveillance active des mesures de protection. Les entreprises doivent assumer leurs responsabilités et créer un environnement de travail respectueux.

16 jours contre la violence envers les femmes
Dans le cadre des 16 jours contre la violence à l’égard des femmes, qui ont lieu dans le monde entier du 25 novembre au 10 décembre, des organisations soulignent l’importance de la prévention contre la violence liée au genre, dont fait partie le harcèlement sexuel au travail. Les résultats de l’étude montrent clairement que la Suisse n’est pas exempte de violence liée au genre et qu’il est urgent d’agir.

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