Tout augmente, mais pour beaucoup, le poste de dépenses le plus important reste le loyer. Selon l’Office fédéral de la statistique, les ménages dont le revenu brut est inférieur à 4 500 francs par mois consacrent plus d’un tiers de leur revenu au loyer. Si l’on calcule avec le revenu disponible, pour un ménage sur cinq, c’est même plus de la moitié de l’argent qui doit être dépensé pour le loyer et les charges. Pour ces ménages, qui doivent déjà se contenter de peu, les fins de mois sont plus en plus difficiles.
Des loyers encore plus élevés
La situation des locataires pourrait encore s’aggraver en cas de « oui » aux deux projets de loi sur le droit du bail le 24 novembre. Les deux projets ont pour objectif d’affaiblir le droit de bail et de faciliter les résiliations. D’’une part, les directives sur la sous-location doivent être renforcées, d’autre part, les bailleurs doivent pouvoir encore plus facilement mettre en avant leur « besoin propre ». Si les votant-es approuvent cette mesure, il y aura plus de résiliations et de nouvelles locations. Les propriétaires pourront ainsi faire augmenter les loyers à chaque nouvelle location. En outre, « direct » a déjà montré que ces deux projets ne sont que le début d’une cascade de projet du lobby immobilier qui, en cas d’approbation, pourra se poursuivre sans entrave.
La Suisse : un peuple de locataires
Si tou-tes les locataires votent en fonction de leurs propres intérêts, le lobby de l’immobilier sera mis en échec avec ses deux projets. Car la Suisse est un peuple de locataires. Plus de 58 % des ménages vivent dans des appartements en location. C’est le pourcentage le plus élevé d’Europe, suivi par l’Allemagne et l’Autriche. En Europe, la moyenne est d’environ 30 %.