Sortie de route pour les plans d’Albert Rösti

La population suisse a une nouvelle fois montré son soutien à la protection du climat dans les urnes. Elle a refusé d’étendre les autoroutes et de mettre en péril les objectifs climatiques de la Suisse. Albert Rösti et ses méthodes critiquées sont les grands perdants.

(KEYSTONE/Alessandro della Valle)

En juin 2023, la Suisse a accepté à 59 % d’inscrire dans la loi les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris sur le climat. Aujourd’hui, la population a une nouvelle fois montré qu’elle prenait la politique climatique au sérieux : elle s’oppose à l’extension des autoroutes, qui aurait mis en péril les objectifs climatiques. Elle rejette ainsi clairement les projets d’Albert Rösti.

Albert Rösti fortement critiqué

Un homme a été au centre de l’attention: le conseiller fédéral et ancien lobbyiste de l’automobile Albert Rösti. De nombreux-ses observateur-trices de la vie politique ont critiqué ses méthodes. Albert Rösti ne s’est pas contenté d’afficher son soutien à Donald Trump, réélu président des USA et condamné pour agression sexuelle. Au cours de la campagne, le conseiller fédéral a entre autres été accusé de retarder la publication d’un rapport sur les coûts externes des autoroutes. La raison : le rapport indique que les coûts externes annuels des autoroutes augmenteront de 60 %. En clair, les coûts passeront de 10,8 à 17 milliards ! Le rapport a finalement été publié dans le courant du mois d’octobre. Ces informations s’ajoutent à la décision d’Albert Rösti, soutenu par Karin Keller-Sutter, de suspendre l’argent pour le développement des trains de nuit, pourtant voté par la Parlement. Une dénonciation a été déposée contre cette décision par le PS.

Faire baisser les prix des transports publics

Après ce signal clair de la population, Albert Rösti est politiquement affaibli. Le ministre des Transports et de l’Environnement n’aura d’autre choix que de repenser sa stratégie actuelle et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour la protection du climat. Le fait est que pour atteindre les objectifs climatiques de la Suisse, il faut un changement résolu dans la politique des transports.

Une mesure possible pourrait être de réduire les prix des transports publics.  Depuis 1990, les prix des transports publics ont augmenté beaucoup plus fortement que ceux de la voiture. Un abonnement général coûte aujourd’hui 80 % de plus qu’il y a 30 ans. Dans le même temps, le coût d’une voiture de tourisme n’a augmenté que d’environ un quart. Une baisse des prix ne soulagerait pas seulement la population, mais rendrait également les transports publics plus attrayants. La population a une nouvelle fois clairement indiqué la direction qu’elle souhaitait prendre en matière de politique climatique. La question est de savoir si le Conseil fédéral suivra la population.

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